L'Algérie cherche à garder sa place en matière d'exportation de gaz vers l'Europe. Ainsi l'entend aussi l'Union européenne. Dans un point de presse organisé hier à l'issue de la tenue à Alger de la 3e réunion annuelle du dialogue politique de haut niveau sur l'énergie, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a fait valoir à la partie européenne les avantages de l'Algérie en matière d'investissements dans le secteur de l'énergie, pour attirer des engagements des compagnies européennes dans le pays. Parmi les principaux avantages, il a cité les réserves en hydrocarbures non conventionnelles : 22 000 milliards de mètres cubes de gaz de schiste et 6 milliards de barils de pétrole de schiste. Outre cette carte, le ministre a indiqué qu'un plan d'investissement de 75 milliards de dollars est prévu pour la période 2018-2022 pour développer le secteur énergétique dont 56 milliards de dollars destinés au secteur des hydrocarbures. Et l'Algérie en sa qualité de troisième fournisseur de l'UE, "cherchera à rester parmi les principaux partenaires de l'UE", a-t-il ajouté. Le commissaire européen en charge de l'action pour le climat et l'énergie, Miguel Aias Canete, a, pour sa part, affiché la volonté de l'UE de renforcer le partenariat et la coopération dans le domaine gazier, y compris dans le segment GNL ainsi que dans le développement de l'énergie solaire en Algérie. "Le premier souci de l'Europe est son approvisionnement en gaz naturel. L'Algérie en est l'un des principaux fournisseurs de l'UE avec une couverture 13% de ses besoins. L'UE continuera à importer des volumes importants de gaz algérien", a-t-il assuré. Sur les contrats à long terme de vente de gaz, le ministre de l'Energie a indiqué que "les négociations sont en cours pour le renouvellement des contrats avec les clients européens. Les contrats gaziers avec l'Espagne ont été signés. Les représentants de Sonatrach sont à Madrid pour discuter des contrats restants". Ce qui est sûr, c'est que dans les nouveaux contrats de vente, la durée des accords sera portée de cinq à dix ans, contre 20 à 25 ans dans les contrats à long terme, a confié un responsable de Sonatrach. Concernant les interconnexions électriques entre l'Algérie et l'UE, Mustapha Guitouni a indiqué que l'Algérie a introduit une demande auprès de l'UE pour intégrer le marché européen des interconnexions, favorisant l'exportation du surplus d'électricité produite en Algérie à partir de l'énergie solaire. Le commissaire européen a laissé entendre que l'UE était à terme en faveur de ces interconnexions. Sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures, M. Guitouni a rappelé qu'elle est destinée à améliorer l'attractivité du domaine minier national. "Le climat des affaires est en train de s'améliorer", a-t-il assuré. Concernant les énergies renouvelables, l'UE s'intéresse au programme national de développement de ces ressources alternatives aux énergies fossiles, a affirmé le commissaire européen. Sur ce volet de la coopération entre l'Algérie et l'UE, Mustapha Guitouni a indiqué que l'Algérie a demandé à la partie européenne d'appuyer et de faciliter la participation de compagnies européennes au développement des énergies renouvelables en Algérie. K. Remouche