La wilaya de Mascara enregistre une constante augmentation de son taux de suicidés et de suicidants depuis l'année en cours. Phénomène complexe et tragique, le suicide est également un problème dont l'ampleur inquiète les professionnels de nombreuses disciplines dans la wilaya de Mascara, lesquels tirent la sonnette d'alarme eu égard au nombre sans cesse croissant de victimes qui décident de mettre un terme à leur vie en faisant usage de multiples méthodes dont la plus fréquente reste l'absorption d'acide, un produit très dangereux. Le suicide défini comme un acte et non une maladie soulève bien des interrogations qui restent sans réponses et dégage une stratégie globale de prévention. La wilaya de Mascara enregistre une constante augmentation de son taux de suicidés et de suicidants depuis l'année en cours et les hommes âgés entre 19 et 40 ans sont les plus touchés par ces actes suicidaires réussis ou non, même si le dernier geste accompli daté du 6 juin dernier a pour auteur une jeune femme qui a avalé toute une bouteille d'acide et qui lutte entre la vie et la mort à l'hôpital où elle a été admise en urgence. Mais c'est l'accroissement du nombre de tentatives de suicide au cours de cette année qui reste préoccupant, et cette prévalence des comportements suicidaires dans la population est une réalité inquiétante. L'étude réalisée par ceux chargés du dossier sur les individus suicidés par la technique dite autopsie psychologique et suicidants hospitalisés, a mis en évidence des caractéristiques sociales, biographiques, comportementales ou psychologiques qui sont des facteurs de risque. Cependant, aucun de ces facteurs identifiés ne peut à lui seul expliquer un suicide ou une tentative qui sont souvent décrits comme étant des phénomènes bien distincts mais le profil psychologique et social reste le même. L'INTENTION DE… MOURIR Le passage à l'acte suicidaire est une manifestation extrême d'un état de vulnérabilité et une façon pour l'auteur d'éviter sa dépendance et se sentir un jouet de son environnement. Il est accompli le plus souvent avec préméditation car les victimes sont animées d'une intention réelle de mourir. Dans ce genre de pathologie, les suicides ou suicidants sont en phase de décompensation et la présence de certains facteurs de vulnérabilité favorisent l'apparition du sentiment de désespoir, de culpabilité, d'isolement social qui se traduit par le refus de vivre en communauté et ses relations humaines pseudo-absentes poussent la victime à créer son monde à elle et avoir des attitudes telles que le pessimisme. Bien que les facteurs associés au suicide soient multiples, il n'en demeure pas moins que les problèmes familiaux soient les premières raisons évoquées par les suicidants ou les personnes endeuillées : séparation des parents, conflits parentaux ou conjugaux, violence entre ascendants ou descendants surtout s'ils sont accompagnés de sévices corporels. Ce vécu quotidien du jeune suicidaire fragilise son estime de soi, augmente ses sentiments de désespoir et perte de confiance, ce qui peut entraîner un geste fatal, impulsif qui lui coûtera la vie. Diverses conditions sociales dont la désorganisation sociale, le chômage, la misère et la marginalisation sont mises en relation avec les comportements suicidaires. Ces facteurs peuvent intervenir de différentes façons susceptibles d'augmenter le niveau général de stress, diminuer la capacité de l'individu et de la collectivité à faire face aux situations de tension, affaiblir les réseaux de soutien et entraîner le découragement. Dans le but évident de prévenir tout risque, des cellules de crise ont été installées au niveau des centres hospitaliers mais dans des circonstances extrêmes, les auteurs des actes se retrouvent isolés. A. B.