«Il y a une confusion générale qui règne au sommet de l'Etat, marquée par la lutte entre des centres de décision au sein de la même famille politique, des dérives institutionnelles, l'instrumentalisation de la justice dans des règlements de compte et le piétinement de dispositions constitutionnelles et législatives», a souligné le Bureau Politique de Talaie El Hourriyet, dans un communiqué rendu public, aujourd'hui samedi, à l'issu de sa réunion mensuelle ordinaire. Le parti d'Ali Benflis a noté, en effet, un «relâchement de la discipline, de la solidarité et de la cohésion gouvernementales, de graves accusations entre membres du gouvernement, des déclarations et décisions contradictoires sur les mêmes thématiques, des décisions hégémoniques de l'exécutif sur le législatif, le judiciaire et toutes les institutions de l'Etat, sans que le «donneur d'ordre» en dernière instance soit identifié et une gestion «à la dérive» des affaires publiques, où le citoyen est maintenu totalement dans l'ignorance de ce qui se trame dans les arcanes du Pouvoir politique». Talaie El Hourriyet explique ce «remue-ménage» par «une lutte ouverte entre différents centres du pouvoir politique, et des forces extraconstitutionnelles, pour influer sur la prochaine échéance électorale ». Il ajoutera, à ce propos, que «ni l'impasse politique, ni la crise économique qui gagnent en complexité, ne semblent assez graves, aux yeux du pouvoir politique en place, accaparé obsessionnellement par l'échéance 2019 qu'il considère comme une simple formalité pour perpétuer la situation du statu quo qui assure la pérennité du régime politique, au point où il semble que les élections ne concernent que le pouvoir politique en place, les autres forces politiques devant servir de décor. De même, dans tous les scenarios qui s'élaborent au Sommet, le Peuple souverain est totalement ignoré». Le parti de l'ancien chef de gouvernement estime, d'ailleurs, que «les partisans de la prétendue « continuité » s'affairent à préparer le coup de force planifié contre la volonté populaire pour donner un nouveau sursis à un régime politique finissant qui n'hésite pas à jouer le destin de tout un pays pour sauvegarder des intérêts claniques occultes». Sihem Benmalek