"La vacance du pouvoir ne peut plus être cachée aux Algériens. Le centre de la décision nationale a fait l'objet d'un accaparement de forces extraconstitutionnelles", a estimé le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis. Le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis, a présidé, hier, aux assises de son parti à Oran. Commentant l'actualité immédiate, il a émis un avis sur le verdict dans le procès (Voir réaction en page 2) du général Hassan, condamné, jeudi, à 5 ans de prison ferme par le tribunal militaire d'Oran. Il a ensuite enchaîné avec un tacle bien appuyé sur le secrétaire général du FLN. En effet, l'ancien chef de gouvernement choisira d'ouvrir une seconde parenthèse consacrée à la question du Sahara occidental, en écho au SG du FLN, Amar Saâdani. À ce sujet, Ali Benflis dira que la position de son parti est celle de "l'Etat algérien lui-même, une position juste qui jouit d'un consensus national", à savoir qu'au Sahara occidental "il y a un processus de décolonisation qui n'a pas été achevé". Et de poursuivre que ce processus devra nécessairement passer par "l'exercice du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, un droit inaliénable". La parenthèse fermée, le président de Talaie El-Hourriyet devait s'étaler longuement sur la situation de vacance du pouvoir qui, pour lui, ne fait aucun doute, au vu de l'absence totale du chef de l'Etat depuis trois ans, que ce soit sur la scène nationale ou internationale. "Celui-ci ne s'exprime sur aucun grand dossier ni sur aucune tragédie nationale", citant dans la foulée Tiguentourine, Ghardaïa, le gaz de schiste et la crise économique. Plus grave encore, accuse l'orateur, cette absence est d'autant plus sensible, voire dangereuse sur la scène internationale alors que "des sommets internationaux sont consacrés à des crises sévissant dans la région sahélo-maghrébine, en Libye et au Mali", aux portes du Sud algérien. Pour Benflis, la vacance du pouvoir ne "peut plus être cachée aux Algériens", soulignant que "le centre de la décision nationale a fait l'objet d'un accaparement de forces extraconstitutionnelles". D'ailleurs, il trouvera légitime la démarche des "19 moins 4" de demander à voir le chef de l'Etat, tout comme serait légitime la demande à le voir de tous les Algériens. Dans la même logique, il critiquera, une fois de plus, le projet de révision constitutionnelle, en s'interrogeant sur "comment croire que ce régime politique qui, depuis 16 ans, n'a eu aucune considération pour la Constitution qu'il a manipulée, va se transformer en défenseur de cette même Constitution. La Constitution révisée sera celle d'un régime en bout de parcours et non la Constitution d'un Etat démocratique", évoquant l'accaparement du pouvoir décisionnel par des personnes soucieuses de leurs propres intérêts, loin de l'intérêt général. D. L.