L'Algérie a fini par réagir hier à l'affaire de l'odieux assassinat par l'Arabie saoudite du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans son consulat à Istanbul le 2 octobre dernier. Mais outre ce silence de cinquante-cinq jours, l'Algérie s'aligne sur la position américaine qui blanchit le prince héritier, Mohammed Ben Salmane (MBS) alors que tous les indices relevés, dans le cadre de l'enquête turque et des conclusions de la CIA, mènent pourtant directement vers sa culpabilité. Réagissant hier via son porte-parole, Abdelaziz Benali Cherif, la diplomatie algérienne a affirmé que "l'Algérie, qui est liée à l'Arabie saoudite par des relations étroites de fraternité, de coopération et qui partage avec elle un destin commun, exprime sa conviction que la justice saoudienne saura faire toute la lumière sur ce meurtre", a rapporté l'APS. "L'Algérie a pris connaissance des éléments de l'enquête menée par la justice saoudienne concernant le meurtre du citoyen saoudien Jamal Khashoggi, tels que rendus publics par le procureur général du royaume d'Arabie saoudite, le 16 novembre dernier", a noté le porte-parole du MAE, avant de condamner avec la "plus grande vigueur l'horrible assassinat du citoyen saoudien, prend acte des conclusions auxquelles est parvenue la justice saoudienne concernant les circonstances de la perpétration du crime et l'identité de ceux qui l'ont ordonné et exécuté". Cette sortie du MAE intervient dans un contexte de polémique autour d'une prochaine visite du prince héritier en Algérie, non encore confirmée, le 6 décembre prochain en Algérie. Des Algériens ont manifesté leur opposition à sa venue sur la Toile, estimant que son accueil sera une caution pour le crime dont il est accusé. Jusqu'à maintenant, l'Algérie n'a pas confirmé cette visite annoncée par la télévision saoudienne El-Ikhbariya jeudi dernier. Mais cette sortie du MAE équivaudrait à la disponibilité de l'Algérie à accueillir Mohammed Ben Salmane. Lyès Menacer