Le président turc a réclamé l'extradition des suspects saoudiens dans le meurtre de Jamal Khashoggi à Istanbul. Recep Tayyip Erdogan dit ne pas faire confiance à la justice saoudienne, alors qu'il soutient que l'ordre de tuer le journaliste et opposant émanait des responsables du royaume. Selon Recep Tayyip Erdogan, Mohammed ben Salman aurait donné «une explication difficilement croyable» aux dirigeants du G20 sur le rôle de Riyad dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Le président turc accuse l'Arabie saoudite de refuser d'aider les enquêteurs turcs dans leur quête d'informations au sujet de ce meurtre. Plus tôt dans la journée de samedi, le Wall Street Journal citait un rapport secret de l'agence de renseignement CIA, qui aurait intercepté 11 messages envoyés par Mohammad ben Salman à son plus proche conseiller, Saoud al-Qathani, avant et après la mort de Jamal Khashoggi. Saoud al-Qathani supervisait les 15 hommes envoyés en Turquie pour tuer le journaliste. Il a ensuite été limogé. Le prince héritier aurait dit à ses conseillers que si les efforts visant à convaincre Jamal Khashoggi de rentrer au royaume restaient vains, «ils pourraient l'attirer en dehors d'Arabie saoudite et s'arranger avec lui». Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo dit avoir connaissance de ce rapport. Mais selon lui, il n'existe aucune preuve directe mettant en cause le prince héritier. La CIA dit que c'est ben Salmane qui a ordonné le meurtre du journaliste opposant Khashoggi. Le président turc, Erdogan, accuse, implicitement, le prince. Le président américain, lui, évite de dénoncer le prince d'Arabie saoudite, malgré le meurtre de Khashoggi. Il convoite l'argent de l'Arabie saoudite pour l'élection présidentielle de 2022. Le président américain dit qu'il ne cherche pas à perdre les 110 milliards dollars de contrats d'armes avec l'Arabie saoudite, et que cet argent pourrait créer 600 000 emplois en Amérique, ce qui pourrait aider le président américain à être réélu. Pour lui, peu importe le meurtre du journaliste opposant Khasoggi ou les milliers de civils au Yémen, et seule la réélection a de l'importance. Le Congrès américain réclame l'arrùet de la fourniture d'armes par Washington à la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite contre le Yémen. Une plainte a été déposée, il y a quelques semaines, par une association française contre le prince d'Arabie saoudite pour crimes de guerre au Yémen. Une plainte a été déposée en France contre l'émir d'Abou Dhabi, et une plainte a été déposée contre le prince d'Arabie saoudite en Argentine.