Les habitants de Loudha, second pôle urbain de la commune de Bouzeguène, situé à environ 5 km à la sortie ouest du chef-lieu de commune et de daïra, ont procédé avant-hier à la fermeture du siège de l'APC de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Cette fermeture est intervenue après plusieurs réunions entre les délégués du village et les responsables de l'APC et du chef de daïra de Bouzeguène qui ont tous donné leur promesse d'intervenir en urgence pour aplanir tous les problèmes dont souffrent les habitants de la cité des 400-Logements et plus d'un millier de riverains. Selon Djaouzi Djilali, membre du comité de Loudha, "les habitants souffrent d'un abandon et d'un laisser-aller affligeants de la part des autorités locales qui nous ont promis monts et merveilles mais qui n'ont, en fin de compte, rien fait pour nous soulager. Depuis deux mois, nous n'avons cessé d'interpeller le président de l'APC et tous les élus pour les inviter à intervenir afin régler les problèmes qui tarabustent les habitants de cette cité, considérée comme étant le second pôle urbain après le chef-lieu communal". Le délégué de la cité nous a énuméré les problèmes qui datent de plus d'une dizaine d'années, entre autres l'absence de caniveaux pour canaliser les eaux pluviales en furie qui s'introduisent à l'intérieur des habitations situées au rez-de-chaussée des bâtiments, l'absence d'éclairage public, l'inexistence des trottoirs, la dégradation du réseau d'assainissement obstrué qui refoule les eaux usées pestilentielles vers les habitations et les quartiers, le non-bitumage des routes, les dépôts anarchiques d'ordures en bas des habitations, etc. Outre ce tableau infernal d'un autre âge, les manifestants sont désappointés par l'insécurité qui s'installe dès la tombée de la nuit. Les quartiers sans lumière se transforment en un vaste territoire de beuveries. La polyclinique qui se trouve au milieu de la cité a d'ailleurs fait l'objet de menaces et d'intimidations proférées à l'endroit du personnel médical composé essentiellement de femmes. Les cafés étant fermés au milieu de la nuit, des individus s'introduisent dans la polyclinique pour se servir du distributeur automatique de boissons installé dans le hall. L'insécurité règne en maître en l'absence de corps de sécurité dans ce secteur situé en dehors de la zone urbaine. Loudha est devenue, sans exagération, une véritable cité-dortoir qui n'offre aucune commodité. Les résidents originaires de Bouzeguène et d'autres régions de Kabylie manifestent quotidiennement leur courroux. Pour toute réparation, les habitants cotisent pour réparer l'assainissement, acheter des lampes pour les candélabres, organiser des journées de nettoyage, etc. Beaucoup d'habitants ont préféré vendre leurs appartements pour aller bâtir un logis ailleurs et y vivre décemment. Les habitants qui ont fermé, dimanche, le siège de l'APC ne comptent pas mettre fin à leurs protestations. Ils nous ont déclaré qu'ils ne comptaient pas abdiquer tant que leurs revendications n'auront pas été satisfaites. KAMEL NATH OUKACI