L'IRG salaire a procuré à lui seul 635,137 milliards de dinars, soit 88,99% du total du produit sur le revenu global. La Cour des comptes a relevé, dans son rapport d'appréciation sur l'avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l'exercice 2016, la prédominance des recouvrements par mode de retenue à la source et de paiement spontané. Selon le rapport, les recettes tirées de l'impôt sur le revenu global (IRG) ont atteint 713,758 milliards de dinars, en hausse de 4,09% par rapport à l'année 2015. Elles représentent 64,29% du total des produits des impôts directs. L'IRG salaire a procuré à lui seul 635,137 milliards de dinars, soit 88,99% du total du produit sur le revenu global. "Cette augmentation résulte principalement du rehaussement des rémunérations des salariés", explique la Cour des comptes. Le rapport évoque "des prévisions peu maîtrisées, dégageant des moins-values importantes, soit 230,69 milliards de dinars localisés au sein des produits des impôts sur les affaires (-122,71 milliards de dinars) et les produits des douanes (-167,65 milliards de dinars)". La Cour des comptes estime que les recettes en provenance de certains impôts et taxes (impôts sur les bénéfices des sociétés, recettes ordinaires, impôts sur le patrimoine…), demeurent en deçà des attentes, "au détriment du principe de l'égalité devant l'impôt". Les raisons avancées sont liées aux difficultés rencontrées par les services de l'assiette fiscale dans la détermination de la matière imposable, au manque d'intervention chez les redevables et au recensement périodique. La Cour des comptes cite également la récurrence des phénomènes de l'évasion et de la fraude fiscale, et l'importance de la dépense fiscale. Les dépenses fiscales accordées en 2016 s'élèvent à 886,325 milliards de dinars. Le rapport indique que leur impact sur l'économie, à travers la valeur ajoutée que suscitent ces avantages, n'est pas évalué. Sur un autre plan, la Cour des comptes pointe "le manque d'efficacité et d'efficience" de l'administration fiscale, dans l'application des procédures de recouvrement. Le rapport relève que les Directions des impôts de wilaya ont enregistré "des restes à recouvrer importants", estimés à 11 379,166 milliards de dinars au 31 décembre 2016. 7 749,925 milliards de dinars représentent des amendes judiciaires (68,11%) et 3 629,240 milliards de dinars sont des dettes fiscales. À ce total, viennent s'ajouter les restes à recouvrer enregistrés au niveau de la Direction des grandes entreprises (DGE) qui s'élèvent à 170,834 milliards de dinars. Les restes à recouvrer relatifs aux amendes judiciaires, au titre de l'exercice 2016, continuent de progresser, en enregistrant une hausse de 3,03% par rapport à 2015. "Leur augmentation résulte de la faiblesse de recouvrement ne dépassant pas un montant de 2,744 milliards de dinars, soit un taux quasi nul (0,04%)", estime la Cour des comptes, qui évoque les raisons qui ont conduit à l'augmentation et l'accumulation de ces restes à recouvrer. Le rapport cite notamment l'incarcération d'un certain nombre de redevables aux amendes judiciaires. Les adresses des mis en cause sur les extraits des jugements judiciaires sont incomplètes. Dans certains cas, elles sont anonymes. Les restes à recouvrer d'impôts et taxes ont également augmenté de 3,17%. Les restes à recouvrer en matière d'impôts sur les bénéfices des sociétés ont connu une hausse de 75,54%, passant de 0,819 milliard de dinars en 2015 à 95,666 milliards de dinars en 2016. La dette fiscale concernant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a progressé, entre 2015 et 2016, de 147,546 milliards de dinars.