Plus que jamais contesté par la base, à savoir la majeure partie de la rue mouloudéenne, le président Belhadj Ahmed s'est attiré, en parallèle, les foudres des autorités locales qui ne semblent plus avoir confiance ni en sa personne, ni en sa gestion et encore moins en sa capacité à trouver des solutions en urgence à la grogne des supporters. La marche populaire et le sit-in sous sa fenêtre en ce mardi ensoleillé ont certainement dû éclairer le wali d'Oran sur au moins deux éléments qui lui échappaient. Le premier, élémentaire et tellement clair pour tous ceux qui connaissent le mode de fonctionnement mouloudéen, confirme ainsi que Baba n'est pas le président que le wali croit. Le second point l'est encore plus et vient démentir les opportunistes de tous bords, à savoir que personne à Oran ne peut contrôler les supporters du MCO à sa guise, encore moins les empêcher de marcher dans la rue ou manifester sous quelque raison de paix sociale qui soit. Mouloud Cherifi a, ainsi, pu vérifier de ses propres yeux, que la rue mouloudéenne gronde. Qu'elle ne veut plus de la médiocrité comme mode de gestion de "son" Mouloudia. Et, mieux encore, que ces groupes de supporters sont plus que jamais mobilisés et décidés à réinvestir la rue au moindre signe de non-respect des promesses des autorités locales. "C'est clair. Si les autorités, en les personnes du wali d'Oran et du directeur de la jeunesse et des sports, ne tiennent pas leurs engagements, nous ne nous tairons pas. Cette fois, nous voulons du concret. Pas des promesses en l'air et de simples appels au calme. Ce qui nous calmera ? Que le protocole d'accord signé avec Naftal en 2012 soit respecté et que la SSPA/MCO soit reprise par cette filiale de Sonatrach ou tout autre société nationale. Le wali a, de plus, bien attribué 200 millions de centimes pour que le siège du club soit meublé et totalement équipé. Or, jusqu'à aujourd'hui, rien n'a été fait. Chaque partie sait désormais à quoi s'en tenir. Et nous, c'est la rue qui transmettra nos futurs messages. Et dès la semaine prochaine si jamais rien ne s'améliore…", affirmera, sur un ton presque menaçant, un influent membre du collectif d'"Ultras" qui a organisé la marche d'avant-hier. Le départ du manager Zoubir Ouasti, auquel le président Baba avait lancé via Krimo Hassani "ne te mêle pas du recrutement, contente-toi de manger du pain et tais-toi" est, en outre, venu enfoncer davantage l'actuel président contesté du MCO. Et cela, le wali d'Oran ne le sait désormais que trop bien. Rachid BELARBI