L'Association pour la protection des consommateurs s'étonne que les autorités n'aient pas lancé une alerte publique, après les résultats des analyses effectuées au laboratoire de la police de Châteauneuf. La direction de l'éducation d'El-Bayadh attire l'attention sur le danger que peut engendrer la consommation par les enfants scolarisés et, évidemment, les enfants de manière générale du jus en poudre de marque "Amila". Dans une note envoyée, il y a deux jours, aux directeurs de l'ensemble des établissements scolaires de la wilaya, la Direction de l'éducation affirme que des "analyses effectuées sur le jus en poudre ‘Amila' par le laboratoire scientifique de la police de Châteauneuf prouvent que ce produit contient un composé organique dénommé ‘Pyrazole' qui a des effets pharmacologiques sur les humains et est classé parmi les alcaloïdes". L'alerte a été donnée par les éléments de la sûreté de la daïra de Rekassa, laquelle a été contactée par des citoyens qui ont remarqué que des enfants inhalent (sniffent) la poudre contenue dans les sachets Amila aux alentours des écoles, des CEM et des lycées. Ils ont constaté et confirmé ainsi l'effet enivrant de ce produit sur l'être humain, notamment les sujets en bas âges. D'où le recours au laboratoire, afin d'analyser cette poudre. Contacté, le coordinateur de la région Est de l'Association pour la protection des consommateurs (Apoce), Fadi Tamim, a confirmé l'information et a dénoncé l'absence de campagne de sensibilisation à l'échelle nationale sur le danger que représente ce produit. "Une telle information ne doit pas circuler uniquement en interne entre les institutions. Tous les citoyens algériens, qui en sont des consommateurs, ont le droit d'être sensibilisés à ce propos", souligne M. Fadi. Selon lui, si la Direction de l'éducation de la wilaya a authentifié la note, sa consœur du commerce, en revanche, ne veut pas s'exprimer à ce sujet. Or, le système d'alerte au sein du département du Commerce doit être mis en branle lorsqu'il s'agit de ce type de menace qui peut porter atteinte à la santé du consommateur. "Nous avons pris attache avec le producteur et le propriétaire de cette marque, mais il n'a pas daigné nous répondre", indique le coordinateur régional Est de l'Apoce. Les pouvoirs publics ne sont pas exempts de reproches dans cette histoire. Ils se devaient d'alerter l'opinion en toute urgence, car il s'agit de la santé des citoyens. Le produit Amila représente un danger pour la santé, le laboratoire de la police ayant prouvé qu'il contient, effectivement, un composant facteur de risque. B. K.