L'absence de dialogue social et les entraves à la liberté de l'exercice de l'activité syndicale dont se plaignent les syndicats autonomes de nombreux secteurs, dont celui de l'éducation, sont à l'origine d'une forte mobilisation des travailleurs qui envisagent de recourir à des actions de protestation pour se faire entendre. Les fonctionnaires affiliés à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ont voté, samedi, lors d'une session d'urgence du conseil national, la décision de prendre part à une série d'actions de protestation qui seront déclenchées par une grève nationale de tous les corps et catégories professionnels, et mandaté le bureau national pour définir sa durée et sa date en coordination avec l'intersyndicale de l'éducation lors de sa réunion du 7 janvier prochain. Dans un communiqué, les membres du l'instance délibérante de l'Unpef ont exprimé nombre de revendications socioprofessionnelles, propres aux travailleurs de l'éducation, à commencer par la révision de la grille indiciaire des salaires pour réduire le fossé entre les catégories des fonctionnaires du secteur et l'application immédiate du décret présidentiel 14-266 du 28/09/2014, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, avec effet rétroactif, à compter de la date de sa publication. Ils exigent, entre autres, la publication du projet de statut particulier et la publication du nombre des postes pédagogiques affectés à la promotion, ainsi que la réduction de la charge horaire des enseignants dans toutes les phases, conformément aux normes en vigueur au niveau international. Et d'exprimer, en outre, leur refus absolu de toute tentative de porter atteinte aux droits des travailleurs, des enseignants et des employés du secteur en matière de congé de maladie et de week-end garantis par le décret exécutif n°09/244 modifié et complété. Autant de griefs qui viennent se greffer à ceux exprimés par la Coordination des syndicats algériens (CSA), l'attachement à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, ainsi que la défense du pouvoir d'achat, du droit du travail et des libertés syndicales, a indiqué, pour sa part, Sadek Dziri, qui a été joint par nos soins, en sa qualité de président de l'Unpef et de coordinateur de la CSA, qui regroupe 12 syndicats autonomes. Selon lui, les raisons de cette escalade vis-à-vis de la tutelle sont à rechercher du côté de "la rupture du dialogue social". D'où, a-t-il ajouté, l'option prise par les membres du conseil national, à l'issue d'une séance de vote, de "dénoncer la politique du ministère de tutelle consistant à gérer le secteur par des décisions et des instructions verticales, qui outrepassent le principe de partenariat avec les syndicats". Aussi, a-t-il salué la décision du bureau national de l'Unpef, prise dans le cadre de la Coordination des syndicats de l'éducation, de rompre la trêve sociale avec le département de Nouria Benghabrit, en annonçant le boycott des activités et les réunions du ministère de l'Education et leur retrait de la charte d'éthique du secteur. Ces derniers se plaignent de "pressions contre les syndicalistes", notamment les poursuites judiciaires, et de décisions unilatérales sans concertation avec le partenaire social. Les membres de la Coordination des syndicats de l'éducation (Unpef, Cnapeste, Snapest, SNTE, CLA et Satef) ont convenu, rappelle-t-on, lors de leur dernière réunion, de convoquer leurs conseils nationaux respectifs, à l'effet de se prononcer sur l'option d'engager des actions de protestation dont la nature et la date seront définies lors de la réunion du 7 janvier prochain de cette même coordination. A. R. [email protected]