Le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie considère que les décisions prises concernant la promotion et la reclassification de certains corps de l'éducation est une insulte pour le travail de la commission mixte (syndicats-ministère). La nouvelle grille indiciaire de l'éducation nationale n'a pas fait que des heureux, puisque nombre de corps des travailleurs du secteur sont en colère contre le dispositif jugé "ni juste ni équitable" et se préparent à organiser la protestation. C'est ainsi que cinq syndicats, membres de l'Intersyndicale de l'éducation (Snapest-Snte-Unpef-Satef-Cela), devaient tenir une réunion en urgence, afin de prendre une position commune à l'égard des "nouveaux amendements introduits par le ministère de l'Education en l'absence du partenaire social". Réunion qui, finalement, n'a pas eu lieu, en raison de l'absence de certains présidents de syndicat, en déplacement à l'étranger. Mais les syndicalistes présents n'ont pas caché leurs critiques vis-à-vis de cette grille, en annonçant leur soutien aux corps "laissés-pour-compte". Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'enseignement et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a, ainsi, fait état de la colère de certains corps des travailleurs de l'éducation, mécontents, car n'ayant pas bénéficié de promotions, à l'instar des adjoints d'éducation, des conseillers d'éducation, des conseillers d'orientation scolaire et professionnels et des agents des services économiques. Il a expliqué qu'avec cette mesure, les enseignants du primaire ont rattrapé les enseignants du moyen, ce qui a entraîné le mécontentement de ces derniers. Et même les enseignants du secondaire sont déçus. "Les professeurs d'enseignement secondaire (PES), ou professeurs formateurs, qui étaient à la catégorie 16, sont maintenant rejoints par presque tous les corps", a expliqué notre interlocuteur, en ajoutant que "du point de vue des diplômes, pour être à la catégorie 16, le PES doit avoir le niveau bac+5 et 20 ans d'expérience, mais il y a d'autres corps qui sont promus à cette catégorie, alors qu'ils n'ont même pas 20 d'expérience et même pas le niveau du bac". Résultats des courses, "le secteur de l'éducation va rester en ébullition", a estimé le SG du Satef, selon lequel, "les mécontents vont organiser des assemblées générales et vont certainement aller vers des actions de protestation". Il a révélé, dans ce cadre, que les intendants, qui vont tenir leur conseil national dans les prochains jours, peuvent décider d'une action de protestation. Il a, ensuite, exprimé son étonnement que "le ministère ait, lui-même, fait dans la ségrégation, en appliquant des ratios qui ont promu certains et pas d'autres". Et M. Amoura d'affirmer : "Ces mesures font que nous nous détournons du vrai problème." Dans une déclaration rendue publique, le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) considère que les décisions prises concernant la promotion et la reclassification de certains corps du secteur de l'éducation, même celles qui sont légitimes, est une insulte pour le travail de la commission mixte (syndicats-ministère) installée pour la révision du statut particulier depuis 2015. Le syndicat présidé par Idir Achour informe que les décisions prises et qui ne profitent qu'à 3% du personnel de l'éducation nationale consacrent beaucoup plus l'injustice et la ségrégation entre les divers corps et elles ne répondent pas aux attentes de la majorité des fonctionnaires du secteur qui sont des "laissés-pour-compte", en citant les enseignants du secondaire et du moyen, les adjoints d'éducation et conseillers pédagogiques, les corps communs et ouvriers professionnels. Aussi, le Cela, qui dénonce les décisions prises par la ministre, "dans la forme et dans le fond", alerte sur leurs dangers et leur impact, appelant les enseignants et "les laissés-pour-compte" à se mobiliser et à se préparer à une riposte commune. A. R. [email protected]