La Banque extérieure d'Algérie (BEA), la première banque algérienne en termes d'actifs, va à la conquête de l'Hexagone et, partant de là, à s'implanter sur le Vieux Continent. La BEA entend ouvrir trois agences en France d'ici juin 2019. Ces trois premières succursales seront implantées à Paris, à Marseille et à Lille et s'adresseront à 300 000 clients potentiels, dans une première phase, apprend-on de sources proches de la BEA. La banque vient d'obtenir l'agrément des autorités françaises pour son implantation dans l'Hexagone, en attendant le précieux sésame de la Banque centrale européenne lui ouvrant la voie à la conquête de l'Europe. L'agrément de la BCE est pour très bientôt, nous précise-t-on également. Jeudi dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui inaugurait la 27e édition de la Foire de la production nationale, a mis en avant la disposition de son gouvernement à traiter tous les obstacles entravant l'exportation des produits des opérateurs nationaux, notamment les systèmes, fiscal et douanier. Appelant les banques à suivre cette dynamique, le Premier ministre a salué l'initiative de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) portant ouverture de filiales en France en 2019. Les nouveaux points de vente prévus sur le sol français et européen vont lui servir d'outils de conquête dans ce marché potentiellement intéressant eu égard à la forte concentration de la diaspora algérienne dans les pays du Vieux Continent. La Banque extérieure d'Algérie s'engagera à prêter davantage aux Algériens d'Europe désireux investir dans le pays, à vendre des produits d'épargne et à accorder des crédits aux Algériens de l'étranger, dont des formules d'accès au logement, à l'image du logement promotionnel public et à proposer par-dessus tout des moyens de transfert de fonds plus avantageux que ce que proposent les circuits traditionnels, nous dit-on. Le rêve européen de la BEA ne date nullement d'aujourd'hui, mais remonte plutôt à plusieurs mois. En décembre 2017, il y a de cela une année, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, avait annoncé que la Banque extérieure d'Algérie (BEA) allait ouvrir 5 agences bancaires en France dès 2018. Ces agences devaient être installées dans cinq villes françaises choisies en fonction de la densité de la communauté algérienne. Mohamed Loukal avait cité alors Paris, Marseille et Lyon. Les émigrés algériens établis en France sont une niche prometteuse pour la BEA. Les statistiques de la Banque mondiale lèvent le voile sur un montant de 2 milliards de dollars en moyenne transférés annuellement par les émigrés algériens à destination de leur pays d'origine. Accéder au marché français et européen n'est pas une fin en soi pour la BEA. Son implantation sur le Vieux Continent lui ouvrira une porte vers d'autres marchés à même d'accompagner les investisseurs et les exportateurs algériens. "La BEA a créé récemment un département dédié à l'export, spécialisé dans le conseil est l'accompagnement des exportateurs", souligne notre source à la BEA. Ce projet d'ouvrir des agences à l'étranger est une étape stratégique supplémentaire aidant à la mise en place d'une réelle stratégie vers l'exportation. La Banque extérieure d'Algérie est déjà présente sur certains marchés, dont le marché britannique et dans les pays du Golfe à travers des participations dans des banques à capitaux mixtes. Ses investissements en Europe seront financés sur fonds propres. Ses premières agences verront le jour en France avant l'été 2019, en attendant que la BCE donne son visa pour l'implantation de la BEA dans les autres pays du Vieux Continent. Ali Titouche