L'hypertension artérielle touche 24%, soit le quart des Algériens, et le diabète plus de 14%. L'amphithéâtre de la direction des activités médicales et paramédicales du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif a abrité hier le séminaire régional dédié à la restitution des résultats de l'enquête nationale sur la mesure du poids, des facteurs de risque, des maladies non transmissibles STEP WISE OMS qui s'est déroulée entre le 14 novembre 2016 et le 27 mai 2017 à travers plusieurs régions du pays et qui a touché 6989 personnes âgées entre 18 et 69 ans. Selon Dr Nadir Azirou Djamila, responsable du programme, le travail effectué avec une équipe de 398 médecins, infirmiers et biologistes chapeautés par les 48 coordinateurs des différentes wilayas vient après une absence de 15 ans des enquêtes exhaustives sur la situation des maladies non transmissibles, voire du profil sanitaire de l'Algérien et permettra aux pouvoirs publics de tracer une feuille de route qui permettra d'améliorer la qualité de vie des Algériens. "Les maladies non transmissibles menacent le système de santé algérien. Cette enquête qui repose sur un protocole de l'OMS devra faciliter la surveillance des maladies. Mieux encore, l'outil utilisé est standard car on a exploité des modules dont le questionnaire, l'examen physique et l'examen biochimique qui permettront d'effectuer les comparaisons nécessaires avec d'autres pays qui sont proches de nous", dira la représentante du ministère de la Santé. Plusieurs modules dont tabagisme et politique du tabac, l'alcool, les habitudes alimentaires, l'activité physique et les pathologies dont le diabète, l'HTA et l'obésité ont été retenus pour cette enquête. Par ailleurs, d'autres modules optionnels ont été insérés. Il s'agit notamment du calcul du risque cardiovasculaire, de la santé buccodentaire, des traumatismes et accidents de la circulation et de la santé mentale. De son côté Pr Abbès Mahnane, membre du bureau national de coordination de l'enquête, les facteurs de risque étudiés dans le module de base étaient la consommation de tabac, d'alcool, la faible consommation de fruits et légumes, l'inactivité physique, le surpoids et l'obésité et la pression artérielle élevée, la glycémie élevée et les dyslipidémies. Les chiffres de l'enquête font froid au dos mais serviront à la prévention. En effet, selon l'épidémiologiste, la prévalence de consommation du tabac est de 32,2% et 8,90 sans fumée (tabac à chiquer) ainsi que 35,6 des citoyens algériens sont exposés au tabagisme passif. La prévalence de consommation d'alcool est de 1,4% avec près de 60% des consommateurs qui sont à risque soit plus de 40 grammes par jour. Notre interlocuteur a tenu aussi à mettre l'accent sur l'hygiène alimentaire : "Le nombre de jours de consommation au cours d'une semaine type est de 3,3 pour les fruits et 5,5 pour les légumes. Nous avons aussi noté que la consommation excessive de sel avec une prédominance chez la femme 87,9% contre 83,7% chez l'homme." Et d'ajouter : "Il faut noter aussi que la moitié des Algériens sont obèses ou en surpoids vu l'absence d'activité physique car près d'un quart des personnes objet de l'enquête ne respectent pas les recommandations de l'OMS. La durée de sédentarité était de 182,7 mn soit environ 3 heures et était plus courte chez la tranche d'âge 30-44 ans. L'hypertension artérielle touche 24%, soit le quart des Algériens et le diabète plus de 14%." Un autre point a été souligné par les membres du bureau de coordination. Il s'agit du faible taux de dépistage du cancer chez la femme qui ne dépasse pas les 15,5% chez les 30 à 49 ans. Ce chiffre reste très bas en dépit de l'existence d'un programme national. Copie à revoir par les responsables et les associations afin de rectifier le tir. FAOUZI SENOUSSAOUI