Alger et Tokyo tentent de faire beaucoup mieux qu'ils ne le font actuellement pour booster davantage le bilatéral aussi bien en économie qu'en politique. Les vieilles relations diplomatiques et économiques qui lient les deux pays sont renforcées de manière régulière par des consultations bilatérales, mais elles restent en deçà des attentes dans plusieurs domaines. Le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono, a rappelé, au terme d'une visite de travail de trois jours qu'il a effectuée à Alger, que le Japon et l'Algérie ont de "très bonnes relations" traditionnelles depuis l'ouverture du bureau de la représentation du Front de libération nationale (FLN historique) en 1958 à Tokyo et l'établissement des relations diplomatiques officielles en 1962. Au-delà des échanges d'amabilités, le ministre nippon a, cependant, voulu parler du concret, relevant que nous avons convenu de faire avancer certains dossiers dans le cadre de l'accord relatif aux investissements ainsi qu'à la non-double imposition. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué avoir passé en revue l'état de la coopération entre les deux pays, ajoutant que nous avons constaté ensemble qu'on peut encore beaucoup et mieux faire, en raison du potentiel qui existe de part et d'autre. Nous avons un certain nombre de projets d'accords qui sont en négociation, mais nous avons convenu durant le premier trimestre de l'année prochaine de lancer le comité mixte économique. Ce sera un grand rendez-vous, avec la finalisation des documents qui sont en négociation pour être certainement signés à Tokyo, a-t-il dit, relevant que le lancement de ce comité mixte permettra de donner de l'élan et de booster la coopération bilatérale. Il faut dire que cette dernière a perdu de l'élan, sur les six dernières années, et que le volume des échanges a baissé. Les deux pays espèrent, toutefois, que cela va changer, affichant leur volonté de retrouver le niveau de 2 milliards de dollars de flux d'échanges, atteint, il y a quelques années. Au plan politique, la coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste a, également, été abordée, à la faveur de cette visite. Messahel a souligné à ce sujet que "nous avons un mécanisme qui existe, mais qui gagnerait à être renforcé". Et d'expliquer : "Nous avons prochainement des rendez-vous pour essayer de faire en sorte que cette relation dans le domaine de la coopération en matière de lutte antiterroriste prenne la place qu'il faut dans la coopération globale de l'Algérie avec le Japon." Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué avoir évoqué avec son homologue nippon la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad), relevant que nous avons au sein de l'UA nos propres décisions et que les formats avec nos partenaires, comme nous l'avons fait avec l'UE, doivent se faire dans l'esprit et la lettre des orientations de nos chefs d'Etat, qui définissent le caractère ou le format de ces partenariats. Youcef Salami