Les paroles de "L'histoire d'une relève" ont été écrites avec l'éloquence juvénile de l'association culturelle "Ahl El Fen" où l'on décèle l'envie de ces bourgeons d'"Ahl El Andalous" de se saisir non seulement du flambeau, mais de raviver la flamme de "Bachraf Hsin" issue d'un legs musical ancestral. Née il y a deux ans au centre culturel Aïssa-Messaoudi (1931-1994) de Hussein Dey, une gerbe de ces jeunes "pousses" se sont donné la main pour atteindre la symbiose dans le chant et gazouiller "El Boulboul ghena" au ton plus mélodieux que ce qui se fait de nos jours dans le mode "zidane". Pari tenu ! Du fait que ces enfants ne se suffisent pas qu'ils soient sur la passerelle qui relie la voix à l'instrument de musique. Ce qu'ils veulent ? C'est d'être ce trait d'union entre l'expression lyrique de "Harramtou Bik Nouâassi" dans le mode "zidane" et l'instrument d'"Istikhbar Sihli". C'est qu'ils ont l'argument de leur art ces "espoirs" qui usinent l'idéale clef de sol qui sera le label de leur association pluridisciplinaire, où la danse et le théâtre s'ajoutent à la musique andalouse. En attendant, ces bourgeons ont leur style qui "donnera vie à une œuvre rythmique quasi nouvelle dans le paysage musical et qui soit aussi distincte de ce qui se fait d'habitude", a déclaré la directrice artistique Bourahla Nesrine. Alors, pour titiller l'ouïe de l'idolâtre de l'art, ces enfants ont l'étoffe et même l'âge légal pour y aviver l'âme de la çanâa qui sommeille chez le mélomane. Donc, autant prendre place dans la caravane "Ahl El Fen" où Nesrine Bourahla nous guide vers l'Eden de "Rahet El Bel" au son du piano n°1, où elle interprète en mode "Sihli" l'indétrônable qasida "Ya qalbi khali el hal" aidée en cela par Rouane Sharif au piano 2. Bien entendu, le confort de l'écoute est au rendez-vous avec la qasida "Lillah Ma Assab Errahil" accompagnée dans le mode "zidane" par le duo d'artistes Bourahla Mohamed Hani et Bourahla Chakir Lotfi, respectivement à la mandole et à la flûte alto ainsi qu'au violon. Donc, autant s'adoucir l'âme aux cordes de la mandoline que font vibrer Nimour Djawad et Ibbou Abdelghafour. Et à la classe de la "cordophone" de la musicologie, s'illustrent aux cordes de l'oûd Benhadi Melissa Farah et Bouzouane Sonia, alors qu'à l'archet il y a Blidi Boukamel Hind au violoncelle et Haddad Imed au violon alto. S'agissant de l'interprétation musicale, celle-ci est assurée de concert par Bouzouane Ali Aris à l'aide de l'inégalable qanoun de la famille de la cithare. Quant aux percussions, la derbouka augure d'ores et déjà de l'irruption tonnante qui convie au déhanchement de la danseuse au foulard et de la danse du "hedi". Mais où trouver "Ahl El Fen" ? Sur leur premier album aux éditions "Ostowana" que l'association a enregistrée au studio Aminoss avec l'aide de l'Onda (Office national des droits d'auteur et droits voisins). Louhal Nourreddine