La troupe de musique andalouse de l'association « Les Beaux Arts » d'Alger a ouvert, jeudi dernier dans la soirée, les 11es Andaloussiate El Djazaïr, prévues jusqu'au 27 septembre à Alger, à l'espace portuaire baptisé « Tahtaha », dans une ambiance marquée par le professionnalisme académique au service du patrimoine. Durant une heure de temps, les vingt musiciens choisis parmi ceux de l'ensemble de l'association, dirigés par le maestro Abdellah Boukoura, ont interprété, devant un public recueilli, « Noubet Mezmoum » en fa majeur (mode d'un ton élevé par opposition au mode mineur), dans ses différents mouvements. Les instrumentistes ont déployé de belles pièces du terroir dans les rythmes irréguliers et composés que constitue la « nouba » laissant l'assistance apprécier les variations rythmiques des Inkileb, M'Seddar, B'Taïhi, Derj, Insiraf et Kh'Lass qui ont porté des textes chantant, entre autres, l'amour dans ses tourments, l'état d'âme, la fidélité et la loyauté. Les pièces, « Chaâlet Djimareq », « Mata Nastarihou », « Baker Ila Chaden wa Kass », « Li'Lah Ma Assaâba Errahil », « Zada El Hobbo Wajdi », « Ya Mokabel Sabri », « figurant au programme, ont été interprétées avec sobriété et maîtrise. De longs passages musicaux ont permis aux amis de Mourad Kheloufi, virtuose du violon, de montrer toute l'étendue de leur talent, alternant avec Amira au violon, Noureddine au luth, Meriem à la mandoline et Hamza au R'Beb, solistes aux voix présentes et limpides, des chants aux mélodies lentes et planantes. Les sonorités denses et relevées des instruments à cordes regroupant luth, kouitra, violon alto, qanun, r'beb et mandoline, ont permis le voyage dans les méandres du patrimoine andalou, au plaisir de l'assistance qui a savouré chaque instant du récital dans l'allégresse et la volupté. Par ailleurs, Kara Omar, artiste plasticien et Dahmane Abdelmoumène, artisan, ont orné l'espace « Tahtaha » de leurs œuvres, exposant respectivement des assiettes en céramique moderne et des coffrets aux décorations berbères travaillés dans le génie de la création, ainsi qu'une dizaine de tableaux en cuivre repoussé et de dessins sur sable, faits dans la précision du geste.