Six morts, des familles sinistrées, des communes inondées, des vols annulés et des villages complètement isolés, tel est le bilan des intempéries de ces dernières 72 heures. à l'est du pays, c'est Annaba qui a été la plus affectée par les pluies torrentielles qui s'y sont abattues. Les intempéries ont causé la mort de 3 personnes. La ville était littéralement noyée, avant hier, par les crues des oueds Meboudja et Seybouse. Les inondations ont touché les quartiers de la vieille ville, Auzas et la Colonne ainsi que des cités de la plaine Ouest. Les éléments de la Protection civile ont secouru et évacué au moyen de zodiacs une centaine d'habitants des cités Sidi Achour, Gharbi-Aïssa, Boussedra et Bouhamra. Ces mêmes éléments sont intervenus à la cité universitaire de Sidi Achour où un étudiant de 20 ans de nationalité palestinienne est décédé dans sa chambre, à la suite d'une décharge électrique provoquée vraisemblablement par des infiltrations d'eau. Ils ont procédé également au transfert des corps sans vie de deux victimes de ces intempéries vers la morgue du CHU, sans préciser l'âge et les circonstances dans lesquelles ces personnes ont péri. Par ailleurs, les activités du complexe Sider El-Hadjar ont été "suspendues temporairement" dans la nuit de jeudi à vendredi, à la suite de l'inondation du haut-fourneau, des aciéries et d'autres installations provoquée par les crues de l'oued Seybouse, a indiqué hier le président-directeur général du complexe, Chamseddine Maâtallah. "Les infiltrations d'eau qui ont débuté vers 23h dans la nuit de jeudi, se poursuivent", a précisé le responsable, détaillant que "le niveau de l'eau enregistré dans certaines unités du complexe était entre 4 et 5 mètres submergeant les zones inférieures du haut-fourneau, les aciéries et les installations électriques". "Les équipes de la Protection civile ont entamé les opérations de pompage, alors que le débordement du cours d'eau Berkouka, à proximité du complexe, inonde les unités", a ajouté le même responsable. Les oueds en crue font deux morts à Tizi Ouzou et à Tipasa à Bouzeguène, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le corps sans vie d'une personne emportée par les eaux en crue de l'oued Boubhir a été repêché. Par ailleurs un véhicule avec deux passagers à bord, a été emporté par les eaux de l'oued Boubhir en crue, jeudi vers 2h du matin. L'un des passagers âgé de 23 ans a réussi à s'en sortir en luttant courageusement contre les eaux en furie, en revanche, il aura fallu plusieurs heures pour retrouver le conducteur du véhicule, sain et sauf. Toujours dans cette wilaya, les pluies torrentielles et de fortes rafales de vent ont causé de gros dégâts dans de nombreuses localités de Kabylie où la direction de la Protection civile de Tizi Ouzou a fait état d'une soixantaine d'interventions notamment dans les communes de Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Larbaâ Nath Irathen et Tizi Rached, pour faire face à des inondations, à des éboulements et à des chutes d'arbres qui ont obstrué des routes et sérieusement gêné la circulation routière. C'est ainsi que dans la région de Draâ El-Mizan, de nombreux axes routiers ont été bloqués par des chutes d'arbres et des éboulements, alors que les vents violents qui ont soufflé durant deux jours, ont causé des coupures d'électricité dans certains villages. À Hatatba (Tipasa) le corps d'une personne décédée, qui était à bord de son véhicule emporté par les eaux en crue de l'oued Djar, a été repêché, selon le bilan de la Protection civile Un agent de la Protection civile périt à Bouira à Bouira, les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le nord du pays, ont tourné au drame, puisqu'un agent de la Protection civile a été emporté par les eaux. Son corps n'a toujours pas été retrouvé. Achour Mohamed, 26 ans, originaire de la localité de Chéraga, relevant de la commune d'Aïn Lahdjer, a perdu la vie jeudi, au cours d'une opération de débouchage d'une canalisation d'évacuation d'eau pluviale. L'incident s'est produit au quartier des 250-Logements, lorsqu'une équipe de la Protection civile a été dépêchée sur les lieux pour déboucher un avaloir destiné à recevoir les eaux de l'oued D'hous. Le malheureux, visiblement déstabilisé par la forte pression des eaux, s'est engouffré à l'intérieur de la canalisation d'un diamètre de 2 mètres et d'une longueur de 2 kilomètres. Tous les moyens humains et matériels ont été mis en place pour le retrouver. Hier après-midi, aucune trace du corps n'a été signalée. Le directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Boughelaf, a fait le déplacement jusqu'à Bouira dans le but de superviser les opérations de recherches. Outre ce drame, les pluies diluviennes de ces dernières 48h, ont causé d'énormes dégâts à travers l'ensemble de la wilaya. Des vols annulés à Constantine et à Sétif à Constantine, tous les vols en partance ou à destination de l'aéroport Mohamed-Boudiaf, programmés jeudi passé, ont été reportés en raison de la mauvaise visibilité générée par les chutes de neige. Sur les routes, la situation n'était pas moins pénible pour les usagers qui ont éprouvé toutes les peines dans leur déplacement. Point noir par excellence en pareille situation, le contournement du tunnel de Djebel El-Ouahch, long de treize kilomètres, a été carrément fermé à la circulation durant presque toute la journée de jeudi alors que le trafic routier sur la majeure partie de l'autoroute Est-Ouest était au ralenti. Le pire a été évité cependant très tard dans la nuit de jeudi, suite à la chute de deux blocs de pierre d'environ 4 m3, sur la corniche reliant Bab El-Kantara à Bekira obstruant complètement la route durant toute la nuit. Tandis qu'à Sétif également, tous les vols des deux compagnies Air Algérie et Aigle Azur, au départ et à destination de l'aéroport du 8-Mai 1945 de Sétif ont été annulés. Dans les grandes agglomérations, les commerces, restaurants et cafés ont baissé rideau. Jeudi tous les établissements scolaires et les centres de formation professionnelle ont fermé leur porte. Plusieurs axes routiers connaissant un important trafic étaient fermés par endroits et rendus difficiles en d'autres. Le tronçon reliant S'fiha à El-Hassi a connu un carambolage impliquant une vingtaine de voitures. Trois blessés légers ont été enregistrés. À Bordj Bou-Arréridj, plusieurs villages dans le nord de la wilaya ont été isolés par la neige. Les éléments de la Gendarmerie nationale sont intervenus dans plusieurs endroits de la région, à Achabou, Ouchanan, Thiaroussine, Ouled Khelifa, Teffreg… pour rouvrir les routes et les chemins coupés par la neige et porter assistance aux habitants, à la suite des intempéries enregistrées ces dernières heures. À Skikda, l'incident majeur a été localisé sur la voie ferrée à l'entrée est de la petite zone industrielle de Skikda où un important tronçon de la voie a été envahi par la terre à la suite d'un glissement de terrain qui a paralysé la circulation des trains. Ce n'est que l'après-midi que le trafic a été rétabli. Par ailleurs, les vagues ont inondé des habitations se trouvant sur la côte de Tamanart, dans la daïra de Collo, provoquant une grande panique parmi les habitants de cette localité qui ont passé la nuit dehors. Ces vagues ont aussi endommagé trois embarcations de pêcheurs de type "petits métiers". Des éboulements dans le Titteri Dans la wilaya de Médéa, les intempéries ont causé plusieurs éboulements et débordements d'oueds ainsi qu'un ralentissement de la circulation sur le principal axe routier. Plusieurs éboulements ont aussi eu lieu dans la matinée de jeudi, obstruant totalement ou partiellement la chaussée, à la suite de coulées de boue, de chutes de roches et de débordements d'oueds. En outre, des chutes de pierre ont également été enregistrées en certains endroits du réseau routier, notamment sur la RN64 A reliant Berrouaghia à Béni Slimane ainsi que sur certains autres axes routiers desservant les communes de Tizi Mahdi et Aïn Boucif. Des dégâts importants à Boumerdès Dans la wilaya de Boumerdès, les plus importants dégâts ont été enregistrés dans la communes d'Ammal, où le débordement de l'oued Isser a englouti plusieurs habitations. L'oued en question, a débordé à l'endroit où il croise le barrage de Beni Amrane. Ce débordement a inondé tous les alentours et provoqué la panique chez la population. Il a débordé également sur la RN68 qui relie Bordj Ménaïel à Cap Djinet, ce qui a bloqué cet axe routier toute la journée de jeudi. Correspondants