La même situation, le même cauchemar s'est produit mercredi en fin de journée à Alger, exactement à Ben Aknoun, au virage dit «S». Un peu plus d'un mois après l'épisode du «trou» au même endroit, la route était complètement inondée. Mercredi en fin de journée, les usagers de la route reliant Dar El Beïda à Zéralda ont été bloqués pendant des heures. Un véhicule s'est retrouvé coincé dans une stagnation d'eaux pluviales, ce qui a provoqué un embouteillage. La Protection civile a dû dépêcher quatre pompes à eau, deux camions, une ambulance et 30 agents afin de dégager le véhicule utilitaire immobilisé. Les services de sécurité ont dévié la circulation. Que s'est-il réellement passé à Ben Aknoun ? Les travaux effectués en novembre dernier ont-il été bâclés ? La direction des travaux publics et la Seaal étaient, hier, injoignables. Certains automobilistes se dirigeant vers Zéralda et Tipasa sont passés par la deuxième rocade. Et cela ne règle pas le problème, puisqu'au niveau de Baba Ali, la situation est pire. Les axes sont inondés, ce qui a provoqué le désarroi des usagers de la route. Selon la Protection civile à Alger, Blida, Mostaganem, Tizi Ouzou, Boumerdès et Médéa, plusieurs opérations d'épuisement et de pompage des eaux pluviales ont été effectuées pendant la nuit de mercredi à jeudi, ainsi que dans différents quartiers inondés, où quelques habitations et édifices publics ont aussi subi la même intervention, selon le communiqué rendu public hier. Dans la capitale, les interventions des éléments de la Protection civile se sont concentrées dans les communes de Ben Aknoun, Hussein Dey, Belouizdad, La Casbah, Chéraga, Birkhadem, Birtouta, Ouled Fayet, Dély Ibrahim, Rouiba, Draria et Aïn Taya. Le cadavre d'une femme a été retrouvé au bord de l'oued Figuier, à 4 km à l'est de Boumerdès, a-t-on appris de source locale. La victime, âgée de 37 ans, aurait été emportée par la crue de l'oued à l'aube. Son corps a été repêché deux heures plus tard par les éléments de la Protection civile, a précisé la même source. Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale pour déterminer les circonstances exactes de ce drame qui a endeuillé la localité. Par ailleurs, on relèvera l'effondrement partiel d'un mur d'une habitation vétuste à Cervantès, dans la commune de Belouizdad, et la chute d'arbre a été constatée sur trois baraques dans la commune de Rouiba sans causer de victime. Désarroi La circulation sur l'axe Chiffa-Médéa, sur la RN1 reliant le nord au sud du pays, a été fortement perturbée hier par des éboulements qui se sont produits sur plusieurs sections de cet axe stratégique, selon la direction des travaux publics. Des chutes de pierres ont provoqué la fermeture, pendant plus d'une heure, du tunnel du Ruisseau des singes, dans la wilaya de Blida, ce qui a nécessité le déploiement d'importants moyens d'intervention pour dégager les blocs de pierre qui jonchaient la chaussée. L'intervention des équipes d'entretien de la direction des travaux publics, appuyées par des éléments de la Protection civile, a permis la réouverture de cet axe routier à la circulation et d'éviter la formation de bouchons. Des perturbations similaires ont été également signalées à Sidi Ali et Haouch Messaoudi, entre El Hamdania et Médéa, suite à des éboulements qui se sont produits après les fortes chutes de pluie qui se sont abattues sur la région ces dernières 24 heures. Plusieurs équipes d'entretien ont été mobilisées pour dégager les déblais des terrassements du chantier du projet de doublement de la RN1, charriés par les eaux pluviales. Le trafic routier devrait se rétablir complètement une fois la chaussée nettoyée des amas de boue qui rendent difficile les manœuvres des conducteurs. Les fortes pluies ont continué d'affecter les wilayas de Chlef, Aïn Defla, Tissemsilt et Tipasa jusqu'à hier soir. Les cumuls estimés atteindront ou dépasseront localement 80 mm, selon les prévisions de l'Office national de météorologie (ONM). Du côté de Tizi Ouzou, on note l'effondrement d'un garage au lieudit Sidi Bekkar. Le trafic routier reste très difficile sur la RN1 dans la commune de Tamezdida (wilaya de Médéa) suite au débordement de l'oued Atli, ainsi que la RN5 à travers les communes de Boudouaou , Issers, Beni Amrane et Thenia suite à la stagnation des eaux pluviales. Autre désagrément : le téléphérique reliant Blida aux hauteurs de Chréa a été mis à l'arrêt mardi à cause de vents forts prévus par l'ONM. Selon l'Entreprise de transport algérien par câbles (ETAC), le téléphérique reprendra du service dès que l'alerte sera écartée. Si les images de neige dans le Sahara ont fait le tour du web et ont suscité la curiosité de nombreux médias étrangers, il n'en demeure pas moins que les chutes de neige registrées à l'Ouest, précisément à Aïn Sefra, inquiètent majoritairement les climatologues, qui constatent unanimement les conséquences fâcheuses du réchauffement climatique. Même constat dans la wilaya de Béchar. Les intempéries ont également causé des désagréments et engendré des dégâts au revêtement des routes, le bitume de mauvaise qualité n'ayant pas résisté aux fortes pluies. Les riverains de l'oued Béchar ont également été touchés par la crue, mais on ne déplore aucune victime. Les scénarios de 2008 et de 2014 ne devraient plus se reproduire, puisque le projet d'aménagement de l'oued Béchar a été confié dernièrement à un bureau d'études. Encore faut-il que ce soit une réelle priorité pour les autorités. Le seul avantage qui a sans doute épargné à Béchar d'autres complications, c'est le barrage de Djorf Torba dont la capacité réservoir est de 360 hm³. Il sert principalement à l'alimentation en eau potable de la ville de Béchar.