Le présidium du FFS a commis la maladresse de nommer au conseil national un candidat aux législatives de 2017 sur une liste ANR, dans la wilaya de Boumerdès. Dans un communiqué rendu public hier, le Front des forces socialistes (FFS) a annoncé le maintien à son poste du premier secrétaire national du parti, Mohamed Hadj Djilani. La décision prise, notamment, par Ali Laskri, membre de l'Alliance présidentielle, n'a pas fait l'unanimité au sein du présidium et des cadres militants. Le communiqué du FFS ne va pas plus loin. Evitant sans doute de laver son linge en public, la direction du Front des forces socialistes, confrontée à une grave crise liée notamment à une série de purges dans les rangs et à la difficulté qu'elle éprouve à fixer et à annoncer la tenue du cinquième congrès, s'est donc limitée au strict minimum. Pourtant, avant-hier, lors de la tenue du conseil national du parti, deux sur les cinq membres que compte l'instance présidentielle ont dénoncé le maintien du militant de Médéa au poste stratégique de premier secrétaire national. Hayet Tayati, soutenue par Sofiane Chouikh, a annoncé publiquement avoir "mis fin aux fonctions" de Mohamed Hadj Djilani. L'information, aussi étrange que symptomatique, de la tension qui règne au sein des structures du parti, avait suscité l'étonnement chez certains militants. Pis encore, elle a entraîné la démission de deux membres de l'instance dirigeante. Il s'agit de Malek Sadali et d'Ahmed Hmimi Bouider. "En accord avec les engagements que j'ai pris devant les militants lors du congrès extraordinaire et face aux violations des textes du parti, à savoir la nomination d'un premier secrétaire non-membre du conseil national (mandat expiré, membre non élu), et le refus de présentation de la situation financière devant le conseil national conformément aux engagements pris lors du conseil ordinaire du mois de juillet passé (…) J'ai décidé d'assumer mes responsabilités de militant, je me démarque de cette démarche suicidaire et joins ma voix à celle de mes camarades membres de l'instance présidentielle, Hayat Tayati et Chouyoukh, pour le respect de la l'égalité statutaire", a écrit Malek Sadali sur sa page facebook. Pour ne rien arranger à cette situation, le remplacement d'un membre du conseil national du parti a suscité une nouvelle levée de boucliers. Pour pourvoir le poste de Khaled Mokrani, décédé brutalement en décembre dernier, la direction du FFS a fait appel à Marzouk Oukal. En nommant ce dernier, le membre influent du présidium, Ali Laskri, ne s'est visiblement pas soucié du fait que l'homme était déjà candidat aux élections locales de 2017 sur la liste de l'ANR dans la commune des Issers, dans wilaya de Boumerdès. Une nouvelle "maladresse" qui s'ajoute à l'absence totale de perspectives quant à la tenue du 5e congrès du parti. Cette rencontre organique, qui doit renouveler les structures dirigeantes du FFS, devait se tenir en 2018. Mais jusqu'à présent, ni la date de ce congrès n'est arrêtée ni la commission chargée de le préparer mise sur pied. D'où des interrogations sur la capacité d'Ali Laskri, soutenu par Mohand-Amokrane Chérifi et Brahim Meziani, à maîtriser le processus de préparation puis le déroulement du congrès. Cette crise s'ajoute à une série de décisions disciplinaires prises à l'encontre de cadres et de militants du parti depuis l'été dernier. Les députés Chaffaâ Bouaïche, Salima Ghezali et des cadres comme Hacen Ferli en ont fait les frais pour avoir notamment publié des écrits jugés non conformes à l'esprit du parti. Ali Boukhlef