Les membres du présidium, dénoncés et fortement critiqués par la base, resteront au sein de l'instance, puisque le congrès ne désignera que deux autres membres, en remplacement de Saïda Ichalamène et Rachid Hallet. Le conseil national du Front des forces socialistes (FFS), réuni en session extraordinaire, hier à Sidi-Fredj, a finalement pris la décision de convoquer un congrès extraordinaire du parti pour le 20 avril prochain. Quant au congrès ordinaire du parti qui devait se tenir l'année écoulée, il est reporté, selon des membres du conseil national, au premier semestre 2019. "La décision a été prise suite à une résolution consensuelle adoptée par la majorité des membres du conseil national du parti, réuni hier vendredi en session extraordinaire sous la présidence du premier secrétaire national, Mohamed Hadj Djilani", a indiqué le secrétaire national chargé de la communication, Hassan Ferli, repris par l'APS. Si dans l'absolu, cette décision est une victoire pour les défenseurs du respect des statuts du parti, notamment dans son article 48, il n'en demeure pas moins que la finalité de cette décision n'est pas totalement un acquis qui réjouirait ceux qui ont prôné cette option des semaines durant. Et pour cause : les adeptes du maintien du principe de la collégialité à la tête du parti veulent, non pas renouveler l'instance présidentielle, mais la compléter. Cela dit, ce sont les membres dénoncés et fortement critiqués par la base qui resteront membres de l'instance, puisque le congrès ne désignera que deux autres membres, en remplacement de Saïda Ichalamène et Rachid Hallet. Ali Laskri, quant à lui, est maintenu dans son poste de membre. "C'est une première victoire pour nous", estime un membre du conseil national, précisant que le choix de la date n'étant pas fortuit, puisqu'il coïncide avec une date symbolique pour le combat démocratique en Kabylie. "Nous avions proposé la date du 7 avril, anniversaire de l'assassinat d'André Ali Mécili, mais finalement, c'est le 20 avril qui a été retenu pour ce congrès", a-t-il encore ajouté. D'autres membres, proches de l'instance, considèrent que cette décision "est salutaire pour le parti". Ils expliquent que la crise que traverse le parti "sera résorbée" et "l'instance se remettra au travail". D'autres membres ne sont pas de cet avis. Ils estiment que le maintien des deux derniers membres de l'instance ne fera qu'aggraver la crise. "Au fond, c'est leur gestion du parti qui est remise en cause", disent-ils, soulignant que désormais "la base et les membres de la direction sont interpellés à imposer une nouvelle liste pour l'élire à l'instance présidentielle". Pas si sûr d'y parvenir, avertissent des militants du FFS, qui ne perdent pas de vue le temps que s'est donné l'instance pour "remettre de l'ordre dans la maison FFS et maintenir le statu quo". "Ali Laskri a été harcelé pour revenir sur sa décision, seule porte de sortie pour les deux autres membres", estime un militant du parti. Il a ajouté que le remplacement de Saïda Ichalamène et de Rachid Hallet au sein de l'instance lors du prochain congrès extraordinaire "maintiendra la crise et verra inéluctablement le départ d'autres militants". Pour rappel, la crise organique qui secoue le FFS a éclaté avec l'exclusion de Rachid Hallet de l'instance présidentielle. Cette même crise s'était aggravée avec la "démission" d'Ali Laskri le mois passé de son poste de membre et de coordinateur de l'instance. C'est cette démission qui a imposé un congrès extraordinaire, sauf que les militants qui veulent en finir avec certains membres de l'instance, resteront sur leur faim puisque d'ici le congrès ordinaire prévu au début de l'an prochain, le présidium du parti fondé par le défunt Hocine Aït Ahmed restera dominé par les plus impopulaires des responsables du parti. Mohamed Mouloudj