Dix factions palestiniennes, dont le mouvement islamiste Hamas, ont accepté l'invitation de la Russie pour un dialogue inter-palestinien à Moscou à la mi-février. Le blocage que connaissent les négociations de paix israélo-palestiniennes depuis 2007, et plus particulièrement depuis l'arrivée du président Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2017 et son parti-pris flagrant en faveur de l'occupant israélien, fait réagir la Russie, qui passe à l'action après avoir annoncé en novembre 2018 lors de d'une réunion sur le "dialogue méditerranéen" qu'elle allait lancer une initiative en ce sens. Ainsi, Moscou se propose, sous les auspices de l'ONU et avec la participation de la Ligue arabe, de nouvelles négociations israélo-palestiniennes. Mais, avant d'arriver à ce stade, la Russie prend le soin d'unir les rangs palestinien afin de donner davantage de crédit à leur représentation face aux Israéliens, car jusque-là c'est uniquement l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), qui jouait ce rôle. Dans cette optique, le Kremlin a décidé d'accueillir et parrainer à Moscou à la mi-février un dialogue inter-palestinien destiné à faciliter la réconciliation et à mettre fin à la division interne. Ainsi, elle a adressé des invitations à aux responsables de dix organisations palestiniennes, dont le mouvement islamiste Hamas, et au président du Fatah, Mahmoud Abbas, pour entamer des discussions. C'est ce qu'a annoncé l'ambassadeur de la Palestine en Russie, Abdulhafiz Noufal, à la radio Voice of Palestine. "Les sessions du dialogue se tiendront mi-février, à Moscou, pendant dix jours", a-t-il indiqué, avant de préciser que "les chefs des factions invités dialogueront pendant deux jours sur la réconciliation et les obstacles qui empêchent de la réaliser". Abdulhafiz Noufal a également affirmé que les chefs des factions palestiniennes auront à rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ce dernier s'attèlera à faire le point avec eux sur ce qu'ils auront accompli pendant leur dialogue et de ce qu'ils attendent de la Russie. Le diplomate palestinien a pris le soin de souligner que "l'invitation russe ne contredit pas les efforts déployés par l'Egypte qui est le principal artisan du projet de réconciliation", et que le rôle de la Russie complétera celui de l'Egypte. Selon lui, l'invitation russe témoigne de la volonté de Moscou d'écouter les différentes opinions de la partie palestinienne. Abdulhafiz Noufal a déclaré que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a salué l'invitation russe et émis l'espoir qu'il y aura bientôt un accord palestinien. Rappelons, par ailleurs, que cette initiative russe n'est pas la première du genre. En janvier 2018, les chefs de dix organisations palestiniennes s'étaient réunis à Moscou pour discuter des problèmes inhérents à leur division interne sans parvenir toutefois à un accord final. Merzak Tigrine