Dans la deuxième agglomération en matière de population après le chef-lieu de wilaya, la couverture sanitaire laisse à désirer. C'est du moins ce que nous ont affirmé des médecins de la ville. Outre le sempiternel problème de l'EHS (établissement hospitalier spécialisé) mère et enfant géré d'une manière obsolète, on parle aussi du manque de spécialistes dans les autres structures. "Les parturientes sont toujours orientées vers l'unité mère et enfant d'El-Bez relevant du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif. Le manque de spécialistes, les gardes non assurées par des spécialistes et l'existence d'un seul bloc opératoire partagé entre les deux spécialités de l'établissement, à savoir la chirurgie infantile et la gynécologie obstétrique, compromettent les objectifs tracés par le département du Pr Mokhtar Hasbelaoui", nous dira un médecin. Et d'ajouter : "Cet établissement dit spécialisé ne fonctionne pas comme il se doit. Il faut revoir la manière dont il est géré afin de le rentabiliser. Une structure spécialisée qui évacue vers le CHU du chef-lieu de wilaya, c'est à n'y rien comprendre." L'état d'insalubrité incommode aussi les malades et leurs parents et même le personnel médical et paramédical. Par ailleurs, à l'EPH Sarroub-Khathir de la ville, l'inexistence de certaines spécialités dont la neurologie, l'ophtalmologie et l'ORL est décriée par la population. "Pour certaines spécialités, nous devons nous rendre au CHU Saâdna-Abdennour de Sétif. Devant des situations d'urgence ORL, les généralistes du service des urgences ne savent quoi faire. Ils orientent, voire ils évacuent les malades vers Sétif. C'est inadmissible que cela se passe dans la deuxième ville de la wilaya et l'une des plus importantes agglomérations de l'est du pays et qui est visitée chaque jour par des milliers de touristes", nous dira Rabah, un habitant d'El-Eulma. Sur un autre volet, l'absence de contrôle et des inspections inopinées des cabinets privés inquiète les malades qui sont obligés de prendre leur mal en patience. "Pour avoir un rendez-vous chez un médecin privé, notamment pour certaines spécialités dont la cardiologie, la médecine interne, l'ophtalmologie, la gynécologie, il faut se lever tôt, très tôt même, et aller inscrire le nom du malade sur un bout de papier accroché sur la porte d'entrée du cabinet ou du bâtiment", nous dira Salim. Pis encore, le nombre de malades n'obéit à aucune norme. Pour certaines spécialités, certains médecins auscultent pas moins de 70 malades par jour. Cela influe énormément sur la qualité des soins. La direction de la santé et de la population doit intervenir pour mettre fin à l'anarchie qui règne en maître dans ce secteur. Un médecin radiologue dénonce même le recours de certains spécialistes à l'examen d'échographie sans pour autant la maîtriser. "Hormis en gynécologie, l'échographie doit être assurée par un médecin spécialiste en radiologie et imagerie médicale. Cependant, on assiste à une anarchie dans ce domaine, au point où n'importe quel praticien installe un échographe dans son cabinet", nous dira un médecin de l'EPH. FAOUZI SENOUSSAOUI