En réaction à l'adoption du tracé du mur entourant Jérusalem-Est par le gouvernement israélien, le président de l'Autorité palestinienne dira qu'il s'agit là d'une nouvelle preuve que Sharon ne désire pas un règlement définitif du conflit Intervenant, dimanche soir, sur une chaîne de télévision émiratie, Mahmoud Abbas a regretté profondément ce qu'il a appelé “un geste unilatéral” de la part du gouvernement de Tel Aviv. L'adoption du tracé du mur de séparation de Jérusalem-Est, que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur futur Etat, représente aux yeux du successeur de Yasser Arafat un rude coup aux efforts de paix. Pour le président de l'Autorité palestinienne, Ariel Sharon ne fait rien en direction d'une paix juste et durable. “Lors de notre dernière rencontre à al Qods, j'ai clairement dit à Sharon qu'il ne faisait rien pour nous aider à avancer dans le processus de paix, alors qu'il ne cesse de poser ses conditions et exiger des résultats”, a déclaré Abou Mazen. Il ajoutera : “Il ne fait aucun doute que le Premier ministre israélien veut un Etat palestinien sans frontières définitives.” En effet, la politique d'un pas en avant et deux en arrière du patron du Likoud est là pour attester de sa mauvaise foi. D'un côté, Sharon réaffirme sa détermination à évacuer la bande de Gaza dans les délais fixés, et de l'autre il poursuit sa politique expansionniste en prenant des mesures pour annexer définitivement la partie Est de Jérusalem, sans oublier les avis d'appel d'offres pour l'agrandissement de certaines colonies. Il fait tout pour ne pas respecter la feuille de route du quartette international. Fortement déçu, le président de l'Autorité palestinienne compte saisir les instances internationales et le président George Bush afin que des pressions soient exercées sur Ariel Sharon pour qu'il respecte les accords conclus jusque-là. Visiblement satisfait des résultats de sa dernière visite à Washington, Mahmoud Abbas semble confiant dans la possibilité de voir l'Administration Bush réagir et ramener le chef du gouvernement israélien à la table des négociations. Le leader du Fatah a néanmoins averti que les Palestiniens n'accepteront pas le fait accompli sur les questions essentielles à la création de leur Etat, notamment les points relatifs à Jérusalem-Est comme capitale et la libération des prisonniers palestiniens. “Je suis un homme de paix, et le monde entier, à commencer par l'administration américaine, me reconnaît cette vertu, mais un embrasement de la situation n'est pas exclu si Israël persiste à refuser de discuter sérieusement de la paix”, a insisté Mahmoud Abbas. Très ferme, Abou Mazen s'adressera en direction de la communauté internationale : “Je suis en train de poursuivre mon œuvre d'assainissement des structures sécuritaires et financières de l'Autorité palestinienne, comme le montrent les résultats concrets sur le terrain. En contrepartie, j'exige des garanties pour l'aboutissement des pourparlers de paix.” K. ABDELKAMEL