Une enveloppe de 4 800 000 DA a été dégagée par la wilaya pour la révision du plan d'occupation du sol, qui s'étend sur une surface de 180 ha et dont l'étude a été confiée à un important bureau de Annaba. Ce dernier va faire le lever topographique exact du site, sans tenir compte des réclamations qui ne manqueront pas, comme cela arrive dans de telles circonstances. À l'issue de cette étude, des propositions dans le cadre purement urbanistique seront présentées à l'APC d'El-Bouni qui engagera les démarches concrètes dans le but de redonner à cette commune une image moderne et arrêter l'anarchie qui règne actuellement. Une anarchie illustrée en particulier par la construction de maisons individuelles et de locaux commerciaux entre les blocs, et parfois sur les trottoirs et sur la moindre parcelle vide de terrain, donnant du centre de cette agglomération l'image d'un chantier perpétuel. Dans la plupart des cas, les permis de construire et les actes de propriété délivrés par le passé sont “impossibles à récuser légalement”, selon un élu. Les espaces libres se réduisent comme peau de chagrin, au détriment des aires de jeux pour les enfants, de loisirs et de circulation. C'est cette situation, jugée “catastrophique” par les habitants d'El-Bouni, — qui voient leur espace vital diminuer chaque jour — qui a poussé les autorités à lancer une révision du POS qui servira d'exemple aux autres communes de la wilaya. À la suite de la mauvaise gestion du foncier par le passé, les décideurs sont déterminés à éviter cette situation dans les autres agglomérations, comme c'est le cas de la ville de Annaba. À El-Hadjar, par exemple, les riverains commencent à réagir à cette “agression” de leur environnement comme le démontre la ferme prise de position, il y a quelques mois, des habitants d'une cité du centre contre la construction d'un immeuble dans le seul espace vide face à leurs immeubles. Le résultat a été l'annulation de ce projet par la wilaya. En attendant, à El-Bouni, où ce problème qui concerne toutes les communes de la wilaya est peut-être le plus flagrant, des constructions qui n'ont rien à voir avec les ensembles dans lesquels ils se sont intégrés de façon tout à fait insolite poussent comme des champignons et accentuent l'impression de mal-être laissée par les ordures de toutes sortes, qui jonchent les trottoirs et les tas de matériaux de construction abandonnés par les chantiers. Hafiza M.