Le complexe Chellala de Hammam Debagh reste une destination très prisée par les familles qui s'intéressent de plus en plus à l'hydrothérapie. Les vertus thérapeutiques de ses eaux sont vivement recommandées pour le traitement de multiples pathologies. Hammam Meskhoutine tient son nom d'une légende qui rapporte qu'autrefois, dans les contrées de Hammam Debbagh, il existait une tribu importante en nombre, riche et puissante dont la réputation dépassait les limites de la région. Parmi les guerriers d'élite qui faisaient sa renommée, elle pouvait se glorifier de compter dans ses rangs Sid-Errezq, le meilleur de ses cavaliers, le plus brave de ses combattants et le plus riche de toute la province. Sid-Errezq avait une sœur prénommée Yamenah, renommée dans tout le pays pour sa grande beauté. De nombreux prétendants, les plus puissants et les plus riches, l'avaient demandée en mariage, en offrant des dots faramineuses en bétail et en or, mais ce fier guerrier n'avait jamais consenti à la marier. Ces refus répétés ont éveillé les consciences et la rumeur aidant, il était devenu de notoriété publique que Sid-Errezq était éperdument épris de sa sœur et qu'il songeait même à l'épouser. Horrifiée par la nouvelle, la communauté tribale espérait q'un pareil crime ne pouvait se commettre, car chacun était persuadé qu'aucun cadi digne de ce nom n'allait enfreindre une loi divine et bénir cette union incestueuse. La puissance et la richesse eurent finalement raison d'un vénal qui, sans scrupule aucun, consentit à procéder au mariage du frère indigne avec sa sœur non moins indigne, même si l'histoire ne dit pas si elle était consentante ou pas. Union incestueuse Les mariés, les témoins et le cadi réunis pour la cérémonie à l'emplacement de la cascade actuelle, les membres de la tribu, ne voulant pas cautionner cet acte contraire à la morale, levèrent le camp pour s'éloigner le plus possible de la contrée. Au bout de quelques jours, n'ayant pas eu de nouvelles des noceurs, mariés, témoins et cadi, certains se hasardèrent à revenir au pays et grande fut leur surprise et leur épouvante en voyant se dresser sur le lieu de la noce ces cônes blancs qui n'existaient pas avant leur départ. On ne douta point que les époux incestueux, leurs invités, les témoins du mariage et le cadi, tous complices, eussent été pétrifiés. Les différents acteurs de la noce maudite, reconnus par leurs caractéristiques propres et leurs attitudes dans ces différents cônes, tout le monde convint que la justice divine avait frappé et que les coupables avaient été figés pour l'éternité et pour l'exemple. Et afin que nul n'ignore le lieu de la tragédie, on l'a baptisé Hammam Meskhoutine ; autrement dit, les bains des maudits. Niché à trois cent douze mètres d'altitude et entouré par les djebels Debar, Maouna, Ras El Akba et Taya, Hammam Chellala n'a relativement jamais souffert des températures extrêmes. Excepté les mois de juillet et août pendant lesquels la température extérieure avoisine les trente-cinq degrés, le climat ambiant qui prévaut dans la station thermale de Hammam Chellala est d'une douceur exceptionnelle. En hiver, la température ne descend jamais en-dessous de dix degrés, alors même que les cimes environnantes revêtent un manteau blanc du plus bel effet. Ses eaux en carbonate de chaux Sous la domination romaine, Hammam Challala (ex-Meskhoutine) était connu sous le nom de Aquae Tibilitanae pour cause de voisinage (huit kilomètres) avec une importante métropole, Thibilis, située au pied du plateau de Ras El Akba. Les indices encore visibles de thermes attestent de la vogue dont jouissait la région auprès des dignitaires romains. Les eaux de Hammam Chellala, riches en carbonate de chaux, sont pétrifiantes ; elles sourdent des profondeurs de la terre à une température de l'ordre de 89 à 90° Celsius avec une forte concentration à l'état libre d'acide carbonique. Ces eaux, de par leur nature spécifique, ont, au fil des siècles, façonné des roches aux formes multiples et pour le moins curieuses allant de la nappe à la muraille en passant par le cône, l'escalier et les gradins. Le débit des sources actuelles avoisine les 200 000 litres/heure (le plus fort débit d'eaux thermales connu, la station française d'Amélie-les-Bains qui, dans ce cadre, se place après Hammam Chellala, ne débite que 50 000 litres/heure). Les eaux sont de nature saline, elles dégagent une forte odeur de souffre, se rapprochant sensiblement, de par leur combinaison chimique, des eaux de Balaruc, de Plombières et de Bagnère de Bigorre (France). Les analyses pratiquées en 1839 par M. Tripier, pharmacien aide-major, ont donné des résultats qui restent encore valables aujourd'hui par leur teneur en chlorure de sodium, magnésium, potassium, calcium, sulfate de chaux et strontiane. Les vertus thérapeutiques des eaux de Hammam Chellala sont vivement recommandées pour le traitement de multiples pathologies, entre autres, les affections rhumatismales et les séquelles de traumatismes, les affections neurologiques, les troubles endocriniens, les affections respiratoires, ORL, gynécologiques, les affections cutanées et chroniques. Relevant de l'EGT Annaba, de laquelle dépend Mermoura (Guelma), El Mordjane d'El Kala est en location depuis 1985. Le complexe Hammam Chellala, dans le cadre de la promotion touristique spécialement thermale, a participé pour la deuxième fois au Salon de Paris. Le complexe a ouvert ses portes en 1976 ; il est construit sur une superficie de vingt-quatre hectares et dispose de 560 lits au total, 112 bungalows de style arabo-musulman, d'un hôtel, de 3 restaurants, d'un centre commercial et d'un bloc thermal utilisé pour les multiples soins, notamment ceux de la peau. Récemment, les capacités d'accueil ont été renforcées par la réalisation d'un bain de 74 cabines et 4 piscines de rééducation. Un chiffre d'affaires de 17 milliards de centimes Selon M. Rassoul Louardi, directeur du complexe, “la mise à niveau a débuté depuis trois ans en commençant par la réfection des bungalows et leurs équipements. La situation financière est équilibrée ; nous créons des emplois, 10 le seront dans 6 mois”. En 2004, le complexe a réalisé un chiffre d'affaires de 17 milliards centimes, les 212 employés auront chacun sa part des bénéfices. Selon le directeur, le problème crucial auquel ils sont confrontés est celui de l'eau potable pour l'hygiène. D'autre part, il demande à la Cnas de prendre en charge le malade à cent pour cent, a-t-il dit. La caisse n'a pas révisé ses prix depuis 1993. Nous avons deux types de prise en charge à quatre-vingt pour cent (5896 DA) et à cent pour cent (7370 DA) à diviser sur vingt et un jours (durée du séjour), c'est le client qui paye le complément, 23 000 DA pour le bungalow et 27 000 DA pour l'hôtel. N. Benessam