Hier, vers 10h, le général-major à la retraite, Ali Ghediri, est arrivé au siège du Conseil constitutionnel, accompagné de son staff électoral, dont son directeur de campagne Me Mokrane Aït Larbi, pour déposer le dossier de sa candidature à l'élection présidentielle du 18 avril prochain. Au bout d'une heure et demie, il est venu face à des représentants de la presse nationale et internationale, confinés dans une salle en retrait, pour faire une déclaration. Il a commencé par préciser qu'il a accompli toutes les phases de la procédure légale qui lui permettent de briguer potentiellement la magistrature suprême. "Aujourd'hui, c'est la fin d'une étape pénible", a-t-il affirmé, disant avoir buté, lui et son équipe, sur de grandes difficultés dans la collecte des parrainages des électeurs. "Nous avons pu avoir le double du nombre des signatures requis (60 000 pour valider une candidature à la présidentielle, ndlr), dans 35 wilayas", a-t-il indiqué. Dans le récépissé remis par le secrétariat général du Conseil constitutionnel au représentant du candidat, il est précisé le dépôt de 120 000 parrainages et de deux certificats attestant de la bonne santé de M. Ghediri établis par des médecins assermentés. "Je n'ai pas de parti, ni d'appareils derrière moi, mais j'ai l'adhésion des citoyens", a rappelé, aux journalistes, l'ancien directeur des ressources humaines du ministère de la Défense nationale. Sans aborder ouvertement le soulèvement populaire contre le 5e mandat, ponctué par deux marches le 22 février et le 1er mars, Ali Ghediri a estimé que "l'aube d'une ère nouvelle" se lève sur l'Algérie. Il s'est alors adressé aux Algériens par le truchement des caméras : "Vous êtes un grand peuple. Restez grand et pacifique. Vous avez donné une leçon et une preuve que vous êtes vivant. Construisons donc la deuxième République." Il a aussitôt quitté la salle sans consentir à répondre à la moindre question des journalistes. Dans l'après-midi, une polémique a enflé dès la publication, sur le compte officiel du candidat Ghediri, d'un récépissé de dépôt de dossier établi par le secrétariat du Conseil constitutionnel au nom de Mokrane Aït Larbi. Les internautes ont interprété l'acte comme une velléité de baliser le terrain au président Bouteflika, qui va assurément déléguer son nouveau directeur de campagne pour l'opération. Dans un communiqué rendu public, une heure plus tard, Me Aït Larbi a précisé que M. Ghediri, présent physiquement au Conseil constitutionnel, a signé, devant le président de l'institution, une déclaration d'enregistrement de la candidature à la présidentielle. Par ailleurs, "le chargé du dossier au Conseil constitutionnel a procédé à la vérification des pièces et documents avec le coordinateur de la campagne auquel il a délivré un récépissé sur un formulaire, en vigueur depuis plusieurs années", a-t-il expliqué, insistant sur le fait que "la loi fait obligation à tout candidat de se présenter personnellement au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier".