Le bureau politique de Talaie El-Houriat a considéré hier que le départ du chef de l'Etat et des "forces extraconstitutionnelles" est un préalable à l'ouverture "de perspectives à la solution de la crise", qualifiant les promesses contenues dans la lettre du président Bouteflika de "manœuvres qui consistent à s'approprier les revendications populaires tout en les dénaturant et en les vidant de leur sens". L'annonce de changements au sein du gouvernement et la nomination d'un Premier ministre et d'un vice-Premier ministre sont, pour le parti, "significatives d'une volonté provocatrice de continuité et de perpétuation du système. Les premières déclarations de ces deux responsables pour justifier le coup de force constitutionnel opéré par le pouvoir politique en place sont en décalage total avec les aspirations populaires", poursuit-on. Talaie El-Houriat, qui "dénie toute légitimité à la conférence nationale dite indépendante annoncée pour rédiger une nouvelle Constitution qui ne peut être que l'œuvre d'une Assemblée élue, dotée d'un mandat", rappelle que "le projet de nouvelle république mentionné dans cette lettre, déjà promis en 2014 et resté lettre morte depuis lors, comme un leurre, comme le furent les promesses non tenues du discours du 15 avril 2011 et celui de Sétif du 8 mai 2012". Tout en saluant la forte mobilisation citoyenne lors de la marche du 15 mars, le parti s'est insurgé contre ce qu'il appelle "la supercherie des forces extraconstitutionnelles qui continuent à attribuer lettres et messages à la nation à un président malade, supercherie qui a atteint son paroxysme avec la lettre de présentation de la candidature du président absent, à son insu, à la plus haute fonction de l'Etat". Il a également dénoncé "les manœuvres désespérées de ces forces extraconstitutionnelles à travers ce coup de force qui permet au président de la République de bénéficier d'une prorogation du 4e mandat pour une durée indéterminée, en violation flagrante, caractérisée et provocatrice de la Constitution, faisant fi de la volonté populaire et des revendications du peuple algérien". Le BP de Talaie El-Houriat pense que le peuple, à travers les marches organisées chaque vendredi, a rejeté "massivement les manœuvres du pouvoir politique en place visant à sauver le régime et spolier le mouvement populaire de son objectif de changement radical du système politique". Abordant la déclaration du président français, le BP de Talaie El-Houriat s'étonne que "le chef d'Etat d'un pays démocratique exprime son soutien public à un pouvoir politique qui vient d'opérer une véritable rébellion contre la Constitution pour proroger unilatéralement et indûment un mandat présidentiel qui s'achève et ignore que la demande principale du peuple algérien est le départ du régime dans toutes ses composantes". Nissa H.