Le parti de l'ex-Premier ministre, Ali Benflis, a réagi hier à la déclaration d'Abdelaziz Bouteflika, qui a accompagné le dépôt de son dossier de candidature dimanche dernier, au Conseil constitutionnel et lue par son directeur de campagne Abdelghani Zaâlane. Talaie El-Houriat pense que la lettre "attribuée au bénéficiaire d'une candidature fictive à un mandat présidentiel fictif n'est manifestement pas la sienne". Qualifiant cette déclaration de "nouveau défi inacceptable et une provocation supplémentaire inqualifiable", le parti de Benflis accuse les "forces extraconstitutionnelles d'être à la manœuvre". Pour cette formation politique, cette lettre n'est que "la répétition d'anciennes promesses non tenues depuis vingt ans" alors que le peuple "attendait une réponse sans ambiguïté et sans louvoiement à des demandes" exprimées lors des marches et rassemblements organisés à travers tout le pays. "Le peuple algérien n'a pas été dupe de ces manœuvres du dernier quart d'heure. Aussitôt la lettre connue, la réponse du peuple algérien n'a pas tardé. Cette réponse populaire a, encore une fois, fait la démonstration de pacifisme, d'un très haut niveau de maturité civique, de conscience politique, ainsi qu'un attachement inébranlable à la paix civile". Talaie El-Houriat rappelle que le peuple "a clamé, haut et fort, que doit cesser la fuite en avant, consistant en une persistance dans la promotion d'une candidature fictive à un mandat présidentiel tout aussi fictif". Ce parti soutient aussi que le peuple "a également exprimé le peu de foi qu'il a, à l'égard de promesses dont il sait pertinemment qu'elles ne sont que des artifices destinés à le soumettre au fait accompli du cinquième mandat". Talaie El-Houriat qualifie enfin la conférence nationale promise par le candidat Bouteflika "d'emballage grossier" présenté comme "une panacée aux nombreuses crises qui affectent le pays alors même qu'elle n'est qu'une tentative désespérée de sauvetage d'un régime politique en fin de parcours". Nissa H.