"Nous sommes dans un pays poussé à bout par un régime finissant. Nous sommes condamnés à lui redonner du souffle", a affirmé le porte-parole de l'UDS. Le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé ), Karim Tabbou, a adressé, hier, depuis le campus de Targa Ouzemour de Béjaïa, un message au chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, lui demandant de prendre une position claire : soit "se mettre du côté du peuple", soit "assumer ses responsabilités devant l'histoire", s'il persiste à défendre le clan présidentiel et ses affidés. Ce n'est pas le seul message qu'a tenu à délivrer l'ancien premier secrétaire du FFS. Il a eu à en délivrer d'autres au pouvoir en place, aux capitales occidentales, notamment la France, mais aussi à la classe politique algérienne. À l'adresse du pouvoir, il a souligné que ce sont des millions de personnes qui manifestent, le prévenant, au passage, contre les embuscades qu'il voudrait tendre à la dynamique des citoyens et des citoyennes. Karim Tabbou a ensuite interpellé les capitales occidentales, notamment la France. "Le temps où l'on considérait qu'il y avait d'un côté le pouvoir et de l'autre les islamistes est révolu", a-t-il signifié. Il conclut, après avoir rappelé avec regret les connivences entre le régime algérien et les représentants de ces capitales occidentales, en leur disant : "Nous sommes capables de construire un pays digne de son histoire." Son dernier message sera adressé à la classe politique nationale qu'il a invitée à se mettre à l'heure de la rue. Fortement applaudi par un auditoire nombreux, M. Tabbou, invité de la Coordination locale des étudiants de Béjaïa pour un débat autour du "rôle du politique dans l'accompagnement de la dynamique populaire du changement du système", a, par ailleurs, indiqué que "nous sommes dans un pays poussé à bout par un régime finissant. Nous sommes condamnés à lui redonner du souffle. Nous devons assumer nos responsabilités. L'Algérie a besoin d'une double fraîcheur, physique et mentale. Le pouvoir n'en a ni l'une ni l'autre". Le conférencier a affirmé également qu'"on ne peut pas fermer un des hauts lieux du savoir. Vous êtes l'oxygène de la société ; vous êtes le poumon de ce pays". En évoquant le mouvement des citoyens algériens, qui est suivi avec intérêt par les peuples en lutte un peu partout dans le monde et plus singulièrement dans la région du Maghreb, Karim Tabbou précisera qu'il n'est pas à la tête de ce mouvement. "Je ne suis pas à la tête de ce mouvement", a-t-il affirmé avec insistance. L'enseignant en économie, Mourad Ouchichi, qui a dirigé les débats, a, d'emblée, indiqué l'intention des initiateurs de cette rencontre de faire de l'université un forum ouvert, pour le débat et la réflexion. Il a annoncé que d'autres chefs de parti, des personnalités indépendantes, des universitaires ou des hommes de culture allaient être invités dans les tout prochains jours. M. OUYOUGOUTE