Le président du parti l'Union démocratique et sociale (UDS) non accrédité, Karim Tabbou, invité hier de la chaîne El-Djazaïria, a d'emblée certifié que les consultations lancées, par le régime autour du projet de révision de la Constitution sont des politiques de replâtrage et d'embellissement, en vue de faire croire aux citoyennes et citoyens algériens à l'illusion de la transition démocratique. Karim Tabbou, qui s'est prononcé sur l'actualité politique et économique dans notre pays, a éloigné toute hypothèse concernant la volonté du régime en place d'entamer une révision sérieuse avec les parties convoquées à y participer, puisque le dernier mot revient au président de la République ; le pouvoir se trouve davantage dans une position de force, alors que l'opposition ne fera qu'accomplir sa mission de décorer et crédibiliser cette mascarade. Dans le même sillage, Karim Tabbou a ajouté qu'il n'a reçu aucune invitation de la part d'Ouyahia, pour lui, les têtes ayant rejoint la table des discussions sont déjà bien connues, elles étaient toujours au service du régime. L'Algérie a besoin d'une opposition très forte, un appui crucial sur lequel se bâtit la démocratie. Invité à commenter l'état des textes juridiques, notamment ceux qui régissent le fonctionnement des partis politiques, l'ancien premier secrétaire du FFS n'a pas réussi à dissimuler sa déception et son mécontentement : «Ce sont les manœuvres de législateur algérien qui ne laisse rien au hasard, des failles dans les textes imprécis et embrouillés, dans l'unique objectif est d'égarer l'opposition.» Selon la lecture de Karim Tabbou, le régime politique algérien se comporte mal avec les partis et les personnalités politiques qui ont des idées contradictoires, tandis que les terroristes qui refusent de se réintégrer dans la société ont été souvent traités comme des concitoyens, ce qui veut dire que le pouvoir n'acceptera jamais l'idée de l'existence de l'opposition, c'est pourquoi, il applique souvent sa fameuse stratégie «acheter la paix sociale». Le débat autour d'une Constitution consensuelle aurait pu prendre un autre chemin si le régime avait été plus sincère et droit envers son peuple, malheureusement, il a choisi de continuer à préférer l'opacité, ce qui explique le maintien du statu quo. Pour Karim Tabbou, cette situation ne va pas durer longtemps, avec les bouleversements politiques survenus dans les pays voisins et la menace terroriste qui plane sur nos frontières. Le régime en place a intérêt à céder à ceux qui appellent au changement pacifique.