"Quand on n'a pas les moyens, on se crée les méthodes. Et Béjaïa, c'est le maquis sûr", a soutenu Karim Tabbou. Le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), non agréé, a animé, hier, un meeting populaire à la cité du 5-Juillet de Béjaïa. Il est venu appuyer les candidats des listes "parrainées" par son parti. Si au niveau national, l'UDS parraine des listes dans une douzaine de wilayas réparties entre le Centre, l'Est et Adrar, à Béjaïa, en revanche, il cautionne 15 listes dont une pour l'APW. Et comme son parti attend toujours son agrément, Karim Tabbou a appelé le public, venu nombreux l'écouter, à voter pour les listes parrainées par son parti, car le vote pour les candidats de son parti sera considéré, a-t-il déclaré avec insistance, comme une demande citoyenne d'agrément que continue à lui "refuser, sans raison, le ministère de l'Intérieur". Sa sortie publique survenant un 1er Novembre, l'ancien premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, a indiqué, en guise d'introduction, que "quand on n'a pas les moyens, on se crée les méthodes. Et Béjaïa, c'est le maquis sûr. La preuve, en 1956, nos aînés ont pu tenir en sécurité et en toute quiétude le Congrès de la Soummam". Evoquant ceux qui ont déclenché le 1er Novembre, il a insisté sur leur jeunesse : "Les militants étaient âgés de 24 à 32 ans. Aujourd'hui, ceux qui dirigent le pays, le président de la République, le président du Sénat, de l'Assemblée, du Conseil constitutionnel, sont des septuagénaires. Notre Révolution a été conduite par des jeunes." Il en profitera pour demander aux dirigeants actuels de cesser d'utiliser abusivement les images des révolutionnaires ou des opposants au régime, qui ont été exemplaires jusqu'à la fin de leur vie. "Où sont vos images ? Le résultat aujourd'hui est honteux. On l'a vu à travers les milliers de jeunes qui ont fait la queue devant l'Institut français pour prendre rendez-vous pour le test de langue, à la veille du 1er Novembre. On l'a vu avec les jeunes qui fuient par tous les moyens le pays y compris sur des barques de fortune." Karim Tabbou n'a pas manqué de saluer le rôle joué par la wilaya pour permettre à des mouvements sociaux de s'exprimer, voire d'arracher des acquis. Il citera le cas du mouvement des contractuels de l'éducation, des cafés littéraires, etc. "Je ne me suis pas trompé en parlant d'emblée de maquis sûr." Abordant la situation politique du pays qui n'est pas très encourageante devant les échecs des politiques publiques, il dira que le pouvoir a fait du pays une grande salle d'attente où chacun attend seul, sur fond de corruption et de passes-droit, un logement, un emploi, un poste, etc. "Ils ne veulent pas de partis politiques ou d'hommes politiques, qui échappent à leur contrôle" pour expliquer le non-agrément de son parti. "On a un sens élevé de la politique." Et pour déplorer le manque de solidarité des partis de la mouvance démocratique, il a rappelé que lorsqu'il était responsable d'un parti politique, le FFS de Hocine Aït Ahmed qu'il n'a pas cité nommément, il avait dénoncé l'interdiction du meeting de Djaballah à Bouira avec qui il dit ne pas partager beaucoup de choses. "Si on devait se taire alors, le lendemain, ce serait le tour d'un autre parti et dans une autre région. En Kabylie pourquoi pas ?" M. Ouyougout