Le parti du Front de libération nationale (FLN) n'a pas réagi à la proposition de Gaïd Salah, chef d'état-major, vice-ministre de la Défense, d'appliquer l'article 102 de la Constitution. Cet article stipule, pour rappel, que "lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité d'exercer ses missions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous les moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement (…)". Les dirigeants du FLN loquaces depuis le début du mouvement de contestation se murent, subitement, dans le silence, maintenant que des voix officielles et institutionnelles appellent clairement à l'application de la Constitution contre Bouteflika. Ce silence en dit, tout de même, long sur l'inconfort qui s'est emparé des militants de l'ex-parti unique à la suite de cette décision. Les sorties contradictoires de plusieurs dirigeants du FLN concernant, notamment, la position du parti vis-à-vis de la feuille de route de Bouteflika, à savoir son maintien et la tenue d'une conférence nationale inclusive, informent sur cet état de fait. Les sorties de Hocine Khaldoun, par exemple, et les recadrages qui les ont suivis annoncent de probables dissensions au sein de cette formation dirigée par Mouad Bouchareb. Contrairement à ses pairs dans l'Alliance présidentielle, le FLN n'a pas "commenté" la récente sortie de Gaïd Salah. Le RND d'Ahmed Ouyahia a, pour rappel, clairement suggéré la démission d'Abdelaziz Bouteflika, conformément au paragraphe quatre de l'article 102 de la Constitution, pour mettre fin à la crise politique en cours. Au FLN, ses dirigeants ont préféré tergiverser et attendre cette probable orientation pour commenter la décision. Aucune réaction de l'instance dirigeante et encore moins des responsables du parti n'est venue donner la position du parti vis-à-vis de cette nouvelle donne. Même l'UGTA d'Abdelmadjid Sidi-Saïd a promptement réagi à l'annonce faite par Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale. Même TAJ d'Amar Ghoul n'a pas hésité à inscrire sa position dans l'orientation donnée par le vice-ministre de la Défense. Dans ce nouveau repositionnement, seul l'ex-parti unique reste de marbre devant cette évolution de la situation. Plus de trois jours après la proposition du chef de l'ANP, le FLN se mure toujours dans le silence, préférant atermoyer pour voir plus clair. Même si la rue a rendu son verdict concernant cette décision, l'ex-parti unique préfère attendre.