Pour ce sixième vendredi, les Sétifiens étaient comme d'habitude au rendez-vous. Dès 14h, ils ont commencé à se regrouper devant le siège de la wilaya et tout au long de l'avenue de l'ALN, des rues du 8-Mai-1945 et du 1er novembre-1954. En effet, dès la fin de la prière du vendredi, ils ont commencé à affluer dans la capitale des Hauts-Plateaux pour converger vers le lieu habituel de la contestation, principalement du côté de la wilaya et de la recette principale d'Algérie Poste. Les rues étaient noires de monde. Les manifestants drapés dans l'emblème national, brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Non à l'application des articles 102 et 104", "Non au gouvernement Bedoui !", "Non à Bensalah !", "Un vrai changement ne se fera jamais avec les outils du système", "Nous voulons construire une Algérie sans eux !", "Récupérons le cachet de la République". Sur la pancarte d'un enfant accompagné de son père était écrit : "Faites vite, dégagez, nous n'avons pas beaucoup de temps à perdre. Nous voulons construire l'Algérie. Vous avez perdu trop de temps." Tout en insistant sur la nature pacifique de la manifestation, les marcheurs ont scandé plusieurs autres slogans pour demander le départ du système en place : "Allah Allah ya Baba, jina nehhiw el-îssaba" (Nous sommes venus enlever la mafia), "Manach habsine" (Nous ne décolérons pas !), "Partez ! Partez !", "Application de l'article 2019 = Dégage !", "Nous sommes sérieux … dégagez tous !", "Djeïch, chaâb, khaoua khaoua !" (L'Armée et le peuple sont frères. Les manifestants ont aussi entonné en chœur des chants patriotiques et l'hymne national Qassaman. Un dispositif impressionnant de la police a été déployé tout autour du siège de la wilaya et sur les principales artères et dans les rues adjacentes. Il est à noter aussi que les habitants de plusieurs autres localités dont Bougaâ et El-Eulma ont manifesté hier pour dire non à l'application de l'article 102 de la Constitution et, du coup, demander le départ de tout le système.