La foule a été, au 7e vendredi de la contestation, plus nombreuse et plus déterminée que jamais pour exprimer haut et fort ses revendications de voir partir le système prédateur qui l'a toujours privée de ses droits. La marée humaine est venue encore une fois contredire les prédictions de ceux qui misaient sur l'essoufflement du mouvement. Dans le lot des slogans scandés par la foule ou écrits sur les banderoles et écriteaux brandis, il ressortait à chaque fois cette volonté de ne plus accepter ceux qui ont été à l'origine de la crise, répétant à tue-tête "Barakat, barakat min hokm el-issabat" (fini le pouvoir des gangs). La marche s'est longuement arrêtée devant le siège de la wilaya où elle a entonné de nombreux chants et allumé des fumigènes tout en scandant des slogans hostiles au système et donné de la voix pour dénoncer ceux qui ont pillé les richesses du pays qu'ils ont appelé "Sarrakine, leyssa wataniyine" (voleurs et non patriotes), "Adkhilou essoudjoune elli bnitouha" (entrez dans les prisons que vous avez construites). La marche pacifique, a par la suite emprunté les rues situées autour du siège de la wilaya et le boulevard de l'ALN sous une escorte de jeunes cyclistes et de véhicules bondés de citoyens qui emplissaient l'air de klaxons et de sonneries.