Liberté : Pourquoi dans la plainte vous êtes-vous limité à la date du 22 février ? Cela veut-il dire qu'avant, il n'y avait pas d'argent qui arrivait dans les banques suisses ? Le Dr Aïssa Boudrama : Notre démarche est avant tout citoyenne. C'est notre modeste participation à la marche victorieuse du peuple algérien. Avant le 22 février 2019, il y avait un Etat, une justice et des organes de surveillance dont relève la responsabilité envers notre peuple. On leur laisse faire leur travail. Mais après le 22 février, il y a eu un climat western qui s'est installé en Algérie. Notre conscience a été interpellée par le flux financier massif sans contrôle étatique que la presse a largement rapporté. Notre but est de récupérer cet argent, sinon stopper la fuite de capitaux depuis la Suisse et de dissuader les voleurs de ramener leur argent en Suisse. La Suisse est connue pour le secret bancaire, et nous connaissons les péripéties du fameux trésorier du FLN qui s'est soldé par la création de la Banque algérienne du commerce extérieur S. A., Zurich (Bace) en 1982. Des 60 millions initiaux, l'Algérie n'en a récupéré, après de rudes batailles, que 43. Cela n'est-il pas un sérieux écueil pour l'aboutissement de cette demande ? Nous sommes dans une autre configuration. Le secret bancaire n'existe plus. La Suisse est classée par l'Europe sur liste grise en matière de blanchiment d'argent. Elle a tout intérêt à faire preuve de sérieux et de transparence. Elle est doublement gagnante car elle va montrer son engagement contre le blanchiment d'argent à la communauté internationale et elle montera en estime et jouira d'un grand crédit auprès des peuples opprimés et volés. Cela présage une issue positive à notre requête. Il est important de préciser que notre action ne vise point des biens acquis légalement.