La nomination de Noureddine Bedoui au poste de Premier ministre et celle de Mohamed Loukal aux Finances font sortir Lakhdar Bouragaâ de ses gonds. Le moudjahid a décoché des flèches d'une rare violence à l'adresse de Noureddine Bedoui et de Mohamed Loukal. Il nomme le premier "architecte des fraudes électorales", tandis que le second est placé aux Finances pour taire les dossiers de corruption et protéger les corrompus. L'ancien commandant de la wilaya IV historique s'en prend violemment à l'actuel Premier ministre, reconduit à son poste par le "régime Bouteflika", dit-il. Après avoir salué "la révolution populaire", Lakhdar Bouragaâ tempête : "Tout le monde sait que l'actuel gouvernement est désigné par le régime de Bouteflika." Il se montre très critique sur la reconduction de Noureddine Bedoui, mais aussi sur certaines nominations aussi intrigantes qu'irresponsables. "C'est un secret de Polichinelle puisque Bedoui est réputé être l'architecte des fraudes électorales", a déclaré l'ancien commandant de la wilaya IV dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Des propos lourds de sens, notamment en cette période précédant l'organisation de nouvelles joutes électorales aux fins d'élire un nouveau président. Sous Bedoui, Lakhdar Bouragaâ doute que les prochaines élections soient propres et sans trucage, alors que l'actuelle conjoncture suppose que l'on fasse table rase des pratiques et mœurs politiques qui étaient celles du régime et du clan du président déchu. L'autre absurdité que Lakhdar Bouragaâ n'a pas manqué de mettre sous les feux de la rampe, est la nomination de Mohamed Loukal comme ministre des Finances. "Lorsque Bedoui a été chargé de constituer son gouvernement, la première personne qu'il a appelée était le gouverneur de la Banque d'Algérie. C'est un signe qui ne trompe pas ; l'objectif de la nomination de Mohamed Loukal au poste de ministre des Finances était de détruire les dossiers et les transactions qui sont passés par la Banque centrale. Je parle là de gros dossiers en relation avec les corrompus et le quatrième mandat", estime Lakhdar Bouragaâ. C'est la griffe des Bouteflika : les nominations à dessein. L'ancien commandant de la wilaya IV ne lésine désormais sur aucun propos pour dénoncer les manœuvres actuelles dédiées à blanchir les corrompus. "C'est un jeu trouble auquel s'adonne le Premier ministre dont la mission qu'il s'est attribuée est de protéger les corrompus. Quand on parle des 1 000 milliards dépensés, il faut se rendre à l'évidence que les gros contrats, voire les plus douteux, sont passés par la Banque centrale", s'insurge-t-il, pointant du doigt l'actuel Premier ministre et son ministre des Finances. L'arrivée probable d'Abdelkader Bensalah à la tête de l'Etat suscite également interrogations et suspicion quant à la nature de la transition qui sera menée sous sa coupe, à en croire Lakhdar Bouragaâ. "Je veux m'adresser également à Bensalah, président du Sénat, pour lui demander de se retirer ou de démissionner car l'application de l'article 102 est devenue problématique", pense le moudjahid qui souligne que l'actuel président de la Chambre haute du Parlement constitue le nœud du problème. "Une transition gérée par Bensalah est une option rejetée par le peuple. J'ai participé à la marche de vendredi dernier et j'ai vu que tout le peuple demandait le départ des corrompus. Si ce Bensalah a encore de la lucidité et de l'intelligence, il ferait mieux de démissionner", conclut l'ancien commandant de la wilaya IV.