Venus de plusieurs communes de la wilaya de Chlef pour prendre part à la marche du 8e vendredi consécutif pour dire non au système, les manifestants étaient entre 100 et 150 000 à dire à Bensalah et au gouvernement de Bedoui de "dégager une bonne fois pour toutes". Bien qu'un grand nombre de Chélifiens aient fait le déplacement à Alger pour y manifester, la rue des Martyrs, le boulevard Ibn-Badis et l'esplanade de la Solidarité étaient, comme à leur habitude durant les sept derniers vendredis, noirs de monde. Hommes, femmes, enfants, jeunes, adultes, voire des familles entières ont crié, une nouvelle fois, leur ras-le-bol de ce système "qui continue de faire la sourde oreille quant à l'appel et à la mobilisation déterminants du peuple qui ne recule devant rien jusqu'à satisfaction totale de notre revendication, à savoir le départ définitif des résidus de ce système pourri". Drapés dans l'emblème national et portant des pancartes et des banderoles sur lesquelles nous pouvions lire, entre autres, tout le long de la marche qui a duré plus de deux heures et qui a commencé une fois la prière hebdomadaire achevée : "Bensalah, tu as ruiné le pays, volé son argent et participé au pourrissement de son administration, dégage", "Nous ne voulons en aucun cas de toi Bedoui, ni de ton gouvernement fantoche qui ne nous apportera rien", "Nous marcherons encore les 9e, 10e, 11e et 12e vendredis s'il le faut et cela va durer jusqu'à votre départ ya serrakine (bande de voleurs)". Alors que les manifestants marchaient pacifiquement sous le regard des policiers en civil et en uniforme, qui n'ont fait qu'observer, plusieurs jeunes, des paquets de sachets-poubelles à la main, attendaient la fin de la manifestation pour nettoyer les boulevards. AHMED CHENAOUI