«Système dégage !» «Libérez l'Algérie !», «Yetnahaw ga3 (ils partiront tous) !», «Dégage, dégage ! Le peuple a le courage !», répliquaient des milliers d'étudiants… La détermination des étudiants pour faire déloger le système politique actuel ainsi que toutes ses figures, est plus forte que jamais. A travers tout le territoire national, les étudiants ont marché pour le 8e mardi consécutif contre le pouvoir. Depuis les premières heures de la journée d'hier, les étudiants de plusieurs universités de la capitale se sont rassemblés à la place Maurice Audin, avant de marcher jusqu'aux portes de la Grande-Poste, place principale du déploiement du «Hirak». Ils étaient des milliers à manifester pacifiquement pour la concrétisation des revendications de tout le peuple algérien, exigeant le départ des «3B», (Bensalah, Belaïz et Bedoui). Face la détermination inébranlable de milliers d'étudiants, s'étaient dressés plusieurs centaines policiers déployés à travers les principales rues d'Alger-Centre, pour un seul et même but : «retenir cette foule.» Cependant, rien à faire, le mur de policiers antiémeutes n'a pas tenu longtemps face a l'organisation de ces étudiants. Munis de leurs affiches, pancartes et banderoles, préparées la veille, et drapés de l'emblème national, ils ont forcé le cordon formé par les policiers au tour de la place de la Grande Poste. Une fois sur place, une foule déterminée à ne pas renoncer à son droit de manifester scandait des slogans hostiles contre Bensalah et le nouveau Gouvernement de Noureddine Bedoui : «Système dégage !» «Libérez l'Algérie !», «Yetnahaw ga3 (ils partiront tous) !», «Dégage, dégage ! Le peuple a le courage !», répliquaient des milliers d'étudiants très en colère contre la réprime des policiers que subit les protestataires depuis mardi dernier. Face à la forte mobilisation, les policiers ont fini par quitter les lieux et à leur céder le passage. En milieu de journée, ces étudiants installés sur les marches de la Grande-Poste ont célébré avec de forts slogans la démission du président du conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz. A cet effet, ils avaient assuré qu'il s'agit d'une autre victoire pour le peuple. «Bensalah dégage !», répliquaient-ils après la confirmation de la démission de Belaïz. La mobilisation des universitaires ne faiblit pas. De jour en jour, la volonté de ces étudiants pour voir une Algérie grandir de façon meilleure. A Constantine, Tizi Ouzou, Mostaganem, Béjaïa, Oran, Bouira et Boumerdès, les étudiants ont apporté leur soutien à leurs camardes algérois qui ont été victimes de réprime des police, mais aussi ils ont scandé le départ des figures du pouvoir. Par milliers, ils réclamaient le départ des 3B et le changement radical du système. Coïncidant avec la journée du savoir, la marche des étudiants fait partie des plus imposantes mobilisations, qui marquent le pays depuis le 22 février dernier, début du mouvement populaire. Les étudiants ont un rôle structurant du mouvement populaire contre le pouvoir. Leurs marches organisées chaque mardi, sont comme le prolongement des marches du vendredi qui s'apprêtent à «fêter» leur neuvième édition.