La crise couvant au sein du Front des forces socialistes (FFS) a pris une autre tournure, hier. Des dizaines de militants, tous opposés à l'instance présidentielle, ont, en effet, occupé le siège national, à l'occasion de la tenue d'une session du conseil national. C'est sous les cris de "Laskri, Cherifi, dégagez !" que les militants du vieux parti de l'opposition ont tenu à exprimer leur refus de la ligne imprimée au parti par le tandem dénoncé. Accusé d'avoir pris en otage la formation fondée par le défunt Hocine Aït Ahmed, Ali Laskri, seul présent hier, a fini par céder et quitter le siège du parti. Pour rappel, le conflit au sein de cette formation a pris racine depuis le décès du chef historique, Hocine Aït Ahmed, sauf que depuis la reprise en main de l'instance présidentielle par l'équipe d'Ali Laskri, les choses se sont envenimées et les exclusions se sont étendues à toutes celles et à tous ceux qui s'y opposent. Ils étaient une dizaine de cadres à être exclus des rangs du parti par la fameuse commission de médiation, véritable arme entre les mains de l'instance présidentielle qui en a usé sans ménagement contre ses détracteurs. Le sit-in des militants d'hier est le troisième du genre. Sauf qu'hier, l'équipe de Laskri n'a pas prévu, comme ce fut le cas les fois précédentes, "du renfort" pour dissuader les militants d'accéder au siège. Devant l'insistance de la foule menée principalement par Hayat Tayatti et Sofiane Chioukh, Laskri a fini par rendre son tablier et prendre la fuite. Lors de sa prise de parole, Hayat Tayatti, exclue récemment du parti avec Sofiane Chioukh, a indiqué que "l'instance présidentielle a agi en dehors des textes régissant le parti". Elle a accusé, sans détour, Laskri et Cherifi d'avoir "trahi le parti". Sous les applaudissements des présents, Mme Tayatti a appelé les militants "à rejeter toutes les décisions prises par l'équipe d'Ali Laskri". Elle a révélé que Laskri "n'a pas présenté le bilan financier depuis 2011". "Il est inconcevable pour un parti qui lutte depuis des décennies pour la démocratie et la transparence que ses instances soient gérées dans le flou et l'opacité", a-t-elle encore ajouté. Les présents ont exigé le rétablissement de Mohamed Hadj-Djilani dans sa fonction de premier secrétaire national du parti. Hakim Belahcel, désigné tout récemment par l'équipe de Laskri, a annoncé son retrait de son poste et la remise du parti aux militants. Une session extraordinaire du conseil national, dont la majorité des membres s'oppose à l'instance présidentielle, a été tenue hier. Selon plusieurs membres de cette instance, "d'importantes décisions seront prises et seront communiquées dès aujourd'hui". Mohamed Mouloudj