Le congrès extraordinaire du FFS a pris fin vendredi soir avec un revirement de situation en faveur de Ali Laskri qui a pu imposer le changement qu'il n'a jamais cessé de réclamer. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Est-ce que c'est une nouvelle page dans la longue histoire du doyen des partis de l'opposition qui vient d'être écrite ? Avec, comme le soutient plus d'un militant du parti et observateur de la scène politique nationale, le retrait «forcé» ou «calculé» du fameux cabinet noir qui a eu, par le passé, à gérer les «affaires sérieuses» du FFS. Car les figures de proue de cette arrière-boutique où tout se décidait, Aziz Baloul ou encore Salima Ghozali n'ont pas jugé utile de se porter candidats sur aucune des deux listes qui se sont confrontées pour s'emparer de l'instance présidentielle du front. Avec la victoire éclatante de l'équipe drivée par Laskri et comprenant Mohand-Arezki Chérifi (Alger), Hayat Tayati (Alger), Brahim Méziani (Béjaïa) et Soufiane Chioukh (Constantine) qui a «écrasé» la liste concurrente composée de Djamel Bahloul (Bouira), Mohamed Nebbou (Alger), Youcef Aouchiche (Tizi-Ouzou), Haddadou Mehenni (Béjaïa) et Karima Djouabri (Chlef). En tout état de cause, Rachid Halet, l'ancien membre de l'instance présidentielle du parti qui en a été évincé pour «écart de conduite» vers la fin de l'année 2016, reste prudent en ce sens que, selon lui, la situation demeure toujours «opaque et ne s'est pas totalement décantée». L'ancien bras droit de feu Hocine Aït-Ahmed en veut pour preuve l'absence de listes concurrentielles et alternatives lors de ce congrès. Pour lui, «il est encore trop tôt pour se prononcer et il faudra attendre pour jauger de la capacité de l'équipe menée par Laskri à consacrer par les actes les promesses de changement faites aux militants de base». Et à Halet de souligner qu'il est trop tôt de crier à la disparition du cabinet noir tant décrié, estimant que «Chérifi est plus noir que le cabinet». Comme pour signifier une éventuelle retraite purement tactique des Baloul et compagnie, estimant qu'il faudra attendre la composante du secrétariat national et celle du comité d'éthique et du programme du parti qui, regrette notre interlocuteur, doit se départir au plus vite, de ses «activités commémoratives dénuées de tout message politique» qui ont conféré au FFS un statut «d'association caritative ou d'amicale». A rappeler qu'il était question, lors de ce congrès extraordinaire, de pourvoir aux deux postes vacants de l'instance présidentielle après l'exclusion du Dr Halet et la démission de Saïda Ichalamène, comme convenu lors de la dernière session extraordinaire du conseil national. Mais c'était compter sans la détermination des congressistes qui ont tenu à «faire le ménage » et à élire une toute nouvelle équipe. Ce qui ne fut pas une mince affaire puisque les opposants à cette option ont usé de tous les subterfuges, y compris la diffusion d'un message du fils de Hocine Aït-Ahmed, Jugurtha, pour tenter d'influencer les congressistes. Ou encore les tentatives tout aussi vaines de dissuader Chérifi de «s'associer» à Laskri. La nouvelle instance présidentielle du FFS devra s'atteler à préparer le congrès ordinaire prévu en 2019. Un rendez-vous qui devra constituer un test pour Baloul et compères quant à leur capacité à maintenir le rapport de force actuellement en leur faveur, les Baloul et leurs partisans ne devront, à coup sûr, pas rester les bras croisés et tenteront de l'inverser. M. K.