Quatre bombes ont explosé jeudi dans trois stations de métro et dans un autobus. Al-Qaïda a revendiqué hier les attentats. La police a tué hier matin un homme qui a refusé d'obtempérer aux sommations. Suivant le même mode opératoire que le 7 juillet dernier, des bombes ont été déposées à des endroits similaires à la barbe et au nez des services de sécurité de la capitale britannique. Cette fois-ci, les terroristes ont visé les stations de Shepherd's Bush, Oval et Warren Street ainsi qu'un bus circulant dans l'est de Londres. Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Seuls les détonateurs des bombes ont explosé dans les trois stations de métro et l'autobus ciblés. Trois des quatre bombes seraient de taille similaire et pèseraient le même poids que celles utilisées dans les attentats du 7 juillet. La quatrième était plus petite et semble avoir été placée dans une petite boîte en plastique. D'après les premiers éléments de l'enquête, les détonateurs dans trois cas ont été déclenchés, faisant un bruit similaire au bouchon d'une bouteille de champagne, mais les bombes elles-mêmes n'ont pas explosé. Quant à la quatrième bombe, le détonateur n'a pas fonctionné. S'agit-il d'un avertissement des terroristes, qui ont voulu montrer qu'ils peuvent frapper quand ils veulent et où ils veulent ? Les services de Scotland Yard sont formels. Il existe beaucoup de similitudes entre les deux événements et la manière avec laquelle ils ont été menés. Ce sont des matériaux du même genre qui ont été utilisés et déposés encore une fois dans des sacs à dos. Sitôt avertie, la police londonienne a bouclé les endroits concernés et suspendu la circulation des rames de métro pendant pratiquement toute la journée pour certaines directions. Des indices révélateurs ont été découverts par les enquêteurs, qui permettront sans aucun doute d'avancer sérieusement dans les investigations. C'est du moins ce qui a été annoncé par Sir Ian Blair de Scotland Yard. L'objectif recherché est de maintenir Londres sous pression et de semer la peur et la terreur parmi les Britanniques. Tony Blair l'a bien compris, d'où son appel le même jour à ses concitoyens afin qu'ils ne tombent pas dans la panique. Il les a invités à poursuivre normalement leurs activités sans céder à la peur comme le souhaitent les terroristes. Ceci étant, la police britannique met les bouchées doubles dans l'espoir de mettre la main sur le réseau impliqué. Selon Mike Granatt, un conseiller gouvernemental pour la lutte antiterroriste qui est intervenu sur la BBC, “les policiers ont peut-être des empreintes digitales, du matériel, ils peuvent l'examiner, le comparer, retrouver la trace des composants utilisés et la signature du fabriquant de la bombe”. Les bombes elles-mêmes pourraient permettre aux enquêteurs de retrouver des empreintes digitales et des traces d'ADN, les aidant à retrouver l'identité de ceux qui les ont manipulées. Hier, la police poursuivait ses recherches. Une mosquée de l'est de Londres, dans le quartier de Whitechapel, a été encerclée par les services de sécurité à l'occasion de la prière du vendredi. Dans ce climat d'extrême tension, un kamikaze présumé a été abattu par la police dans la station de métro de Stockwell au Sud de Londres où a eu lieu l'un des attentats avortés de jeudi, a annoncé la chaîne de télévision Sky News. “Un homme a été interpellé par les policiers qui ont ensuite tiré sur lui. Le service d'ambulance de Londres s'est rendu sur place. L'homme a été déclaré mort”, selon le porte-parole de la police. Enfin, dans un communiqué signé des “Brigades Abou Hafs al-Masri”, le réseau terroriste Al-Qaïda a revendiqué hier sur internet les nouveaux attentats de Londres. K. ABDELKAMEL