Le Parti des travailleurs (PT) vient de joindre sa voix à celle des parties qui rejettent globalement et dans le détail toutes les initiatives qui émanent des nouvelles autorités qualifiées d'illégitimes. "Après consultation de tous les membres du bureau politique, le parti a décidé de ne pas participer aux consultations lancées par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Ils ont pris attache avec nous mercredi 18 avril. Le PT ne peut pas participer à ces consultations alors que la majorité du peuple est mobilisée pour leur dire partez tous", a expliqué la porte-parole du PT, Louisa Hanoune, dans une vidéo postée sur sa page facebook. Et de justifier son refus de participer à une opération biaisée : "Ces consultations entrent dans le cadre d'une manœuvre qui a pour but d'imposer le même régime et de tenir une élection présidentielle le 4 juillet. C'est que le même cadre et le même système présidentiel resteront en place alors que la majorité des Algériens n'a pas encore dit son mot sur la nature du système à adopter, parlementaire ou présidentiel." Le Parti des travailleurs ne prendra donc pas part à la présidentielle du 4 juillet 2019 ni à la réunion du 22 avril qualifiée par Louisa Hanoune de "foire", tout en contestant son qualificatif de "commission souveraine". "Comment la qualifient-ils de souveraine alors que personne n'a voté pour son institution ou l'a mandatée ? Normalement, c'est au peuple, symbole de la souveraineté, de donner la légitimité. Comment des personnes qui se sont autodésignées peuvent-elles s'autoproclamer comme commission souveraine et prendre des décisions et produire des lois ?", s'est interrogée Mme Hanoune. Pour elle, les élus du parti vont eux aussi bouder le processus engagé par les nouvelles autorités. "Nombre de présidents d'APC ont décidé le boycott de ces élections présidentielles du 4 juillet prochain, où des candidats peuvent se retrouver seuls et auxquelles le peuple algérien ne participera pas s'ils s'entêtent à aller jusqu'au bout. Les P/APC de notre parti ne peuvent pas participer à cette opération car le parti est une partie de la majorité des Algériens qui leur dit partez tous", a-t-elle affirmé. Pour Louisa Hanoune, "tous les symboles du système doivent partir et pas seulement les 3 B", "et la transition doit se faire sans eux". Tout en applaudissant l'ouverture d'enquêtes sur la corruption, Mme Hanoune estime toutefois qu'"il ne doit pas y avoir une justice à deux vitesses". "Ce système est comme une pieuvre, il faut s'attaquer à sa tête", a-t-elle lancé, non sans appeler à la réouverture du dossier de l'actuel P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour. Evoquant la célébration du 39e anniversaire du Printemps amazigh d'Avril 80, Louisa Hanoune a fait le lien entre cette séquence historique et la révolution du sourire de février 2019, tout en appelant à faire du 20 Avril comme du 5 Octobre des fêtes nationales. Pour elle, les acteurs du 20 Avril 1980 avaient pour but de "corriger les erreurs du mouvement national et le déni imposé par le parti unique à l'identité amazighe". Et à Louisa Hanoune de clamer : "Nous n'appartenons pas à la nation arabe car nous sommes un peuple amazigh dont une partie est arabisée par l'Islam." arab chih