Le parti des travailleurs a relevé, mercredi, que la démission du Président Abdelaziz Bouteflika a été «précédée par un communiqué de l'état-major de l'ANP exigeant l'application immédiate de l'article 102 de la constitution», indique un communiqué du PT. Or, souligne le parti de Louisa Hanoune, «si la démission du président de la république satisfait en partie les aspirations de la majorité, elle ne saurait à elle seule constituer l'issue positive conforme à la volonté de la majorité qui veut exercer sa pleine souveraineté sans tuteurs, ni représentants de fait quels que soient leurs qualités ou postes de responsabilité». Aussi, que «tout responsable qui a participé activement à la répression des libertés démocratiques, doit partir», et que c'était, là, «la condition pour une véritable refondation politique, institutionnelle nationale consacrant la souveraineté du peuple». Parce que, rappelle le PT, «la majorité du peuple algérien mobilisé par dizaines de millions depuis le 22 février 2019 contre le 5eme mandat puis contre la prolongation du 4éme mandat, a mis au centre de son sursaut révolutionnaire, le départ du système de parti unique décomposé au service d'une minorité de nouveaux très riches». De même qu'il rappelle aussi que la majorité du peuple «a mis au centre le départ de tous les symboles du système sans exception qui se trouvent à la tête des institutions de l'Etat et qui sont co-responsables de la crise politique, économique et sociale qui a ouvert la voie à la crise révolutionnaire actuelle. Elle a dit ‘'partez tous sans exception''». Ainsi donc, alerte le parti, «attribuer, comme le font certains médias, partis politiques et autres activistes, dans un matraquage insupportable, la démission du président de la république à l'incursion brutale de l'Etat-major de l'ANP dans la décision politique, ce que d'ailleurs renvoyaient les images diffusées par les chaines de TV, participe d'un mépris total et violent à l'égard de la mobilisation de dizaines de millions d'algériennes et d'algériens qui ne sauraient permettre que leurs soit dénié une fois de plus, le droit de décider de leur sort». Dans le même ordre d'idées, poursuit le PT, «vouloir enfermer la révolution en cours, dans le carcan d'une constitution dépassée équivaut à imposer le maintien du système en place et du régime présidentialiste qui concentre tous les pouvoirs entre les mains d'un seul homme et donc des institutions à commencer par les deux chambres du parlement et le gouvernement rejetées par l'écrasante majorité du peuple». Cela équivaut, ajoute le parti, «à confisquer la volonté et la souveraineté de la majorité seule source de légitimité, en imposant un calendrier débouchant exclusivement et d'autorité sur des élections présidentielles qui pérennisent la nature du régime en changeant juste de président». Pour ces raisons, «le PT rejette toute tentative d'où qu'elle vienne, visant à entraver, stopper le mouvement révolutionnaire et rappelle que c'est le système en place qui met en péril le peuple algérien et la nation algérienne et que la confiscation de la volonté du peuple fut-elle l'émanation de l'ANP est porteuse de dangers intérieurs et extérieurs pour le pays, car contraire à la démocratie et pouvant servir d'alibi pour les ingérences extérieures». «Corruption : les responsabilités sont d'abord politiques» S'agissant de la lutte contre «l'oligarchie prédatrice» et «les réseaux mafieux», le PT considère qu'«elle ne saurait être dissociée de la nécessité vitale que soit démantelé le système qui les a produits et généralisés». Une telle lutte, soutient-il, «ne saurait être utilisée comme moyen de règlement de comptes entre différents pôles du même système». Car, précise le parti, «la lutte contre la corruption doit être, pour être impartiale, menée par une justice réellement indépendante réclamée y compris par des magistrats, n'obéissant à aucun centre de décision civil ou militaire». Aussi que «la généralisation de la corruption, la mafiotisalion de l'économie nationale, la montée en puissance de l'oligarchie, sont le produit de l'extrême décomposition du système, du mélange entre les affaires et les institutions de l'Etat». C'est d'ailleurs à cette effet que le PT estime que «les responsabilités sont d'abord politiques, elles se situent au niveau des hauts responsables au niveau central dans les gouvernements successifs et les deux chambres du parlement qui ont imposé ou cautionné des lois permettant le siphonage, légalement, des fonds publics via les marchés publics, les crédits colossaux, la surfacturation, l'évasion fiscale, etc… et du foncier par des prédateurs». Aucun d'entre ceux-là, poursuit le parti de Louisa Hanoune, «ne peut se prévaloir de la lutte contre la guerre économique et sociale menée contre le pays. Et la lutte contre la prédation et l'enrichissement illicite concernent les enfants et proches des tous les hauts responsables civils et militaires qui ont abusé de leurs fonctions centralement et au niveau des wilayas». Etant donné que «la lutte contre la corruption et la prédation, c'est aussi demander des comptes à tous les responsables qui sont ou ont été en situation de conflit d'intérêts pendant l'exercice de leurs fonctions», ainsi que «demander des comptes à tous les députés et ex députés, qui étaient ou sont en situation d'incompatibilité». Pour le PT, «seules des institutions crédibles et transparentes, produit de l'exercice par le peuple de sa pleine souveraineté à travers une Assemblée constituante nationale et souveraine (ACNS) définissant la nature du régime à mettre en place, dans un débat national sans exclusive sont capables de se saisir d'un tel dossier, de juger tous les responsables du pillage des fonds publics, d'ordonner la confiscation des fortunes mal acquises quels qu'en soient les détenteurs permettant à notre pays de faire face à la crise économique et sociale, de jeter les bases de la reconstruction nationale économique et sociale, à même de satisfaire les besoins de la majorité du peuple». Enfin, le parti des travailleurs soutient que «seule la poursuite de la mobilisation révolutionnaire, est à même d'imposer le départ du système et du régime en place, comme condition pour l'avènement de la démocratie véritable». Rédaction Web