L'annonce a été faite devant les militants venus des 48 wilayas dans une ambiance festive. Le Parti des travailleurs (PT) a mis fin, hier, au suspense qui a entouré sa position par rapport au scrutin du 9 avril prochain. C'est lors d'une rencontre nationale avec toute la famille du parti, membres du comité central, du bureau national et les responsables des bureaux de wilaya, tenue à la salle Atlas à Bab El Oued (Alger) que la secrétaire générale du parti, Mme Louisa Hanoune, a annoncé officiellement sa participation à l'élection présidentielle prochaine. Une position transcrite en grandes lettres sur un grand poster portant le portrait de Mme Hanoune. «Louisa Hanoune candidate du Parti des travailleurs pour l'élection présidentielle du 9 avril», peut-on y lire. Ainsi, le parti a attendu les dernières 72 heures avant l'expiration du délai de dépôt des dossiers fixé par le Conseil constitutionnel, pour annoncer sa candidature. Il a attendu surtout que son dossier soit complètement constitué pour se prononcer. Et c'est dans une salle archicomble constituée en majorité des militants du parti, venus des 48 wilayas du pays et dans un climat de fête que l'annonce a eu lieu. Cette rencontre a vite pris les allures d'un meeting électoral qui donne un avant-goût de ce que sera la campagne de Louisa Hanoune. Un peu d'anarchie a prévalu malgré la fête, à telle enseigne qu'aucune tribune n'a été réservée pour les représentants de la presse. Des youyous fusaient dans la salle, des drapeaux distribués par les organisateurs à la foule et des portraits de la première responsable du parti faisaient partie du décor planté pour l'occasion. Les grandes lignes du programme électoral du parti sont également résumées et affichées dans des banderoles suspendues dans différents coins de la salle. On peut y lire notamment: pour un changement radical, pour la consécration de la démocratie, pour le respect du droit de grève, pour l'élection d'une Assemblée constituante souveraine, pour l'institutionnalisation de tamazight, langue officielle, pour l'augmentation des salaires et des bourses, pour une République unie et indivisible, pour des postes d'emploi réels, pour l'arrêt de la privatisation et la fermeture des entreprises et pour la protection de la production nationale. C'est vers 10h30 que la secrétaire générale du PT a fait son entrée dans la salle sous les applaudissements d'une assistance acquise. Dans son discours, Mme Hanoune a indiqué que son parti a pu collecter 141.000 signatures de citoyens et 981 signatures d'élus à travers tout le territoire national. «On a appris à ne pas rester neutre dans une échéance aussi importante pour l'avenir de la nation», a-t-elle expliqué. Durant plus d'une heure, elle a présenté et développé les grandes lignes de son programme électoral. Ainsi, la première responsable du PT s'est engagée à relever tous les défis, y compris celui de présider le pays. «Je suis certaine que notre parti a les capacités pour guider le pays et le libérer des contradictions et du bicéphalisme qui caractérisent les décisions des hauts responsables et qui constituent un obstacle majeur pour sortir notre pays de la crise qu'il traverse», a-t-elle déclaré. Le PT s'engage également à travailler, si sa candidate est élue aux commandes du pays, à réduire le fossé qui sépare les gouvernants des gouvernés. Un fossé aggravé, souligne Louisa Hanoune, par les députés qui n'ont pas compris le cri de détresse de la population, exprimé par le faible taux de participation aux législatives de 2007. «Le peuple aura le droit de révoquer ses élus, y compris le président de la République», a-t-elle noté ajoutant que l'âge des votants sera ramené à 16 ans. Dans ce contexte, Mme Hanoune a souligné que la démocratisation des institutions est une condition sine qua non pour réhabiliter la confiance des citoyens en leurs dirigeants. Elle s'est engagée également à organiser juste après la présidentielle, une élection anticipée pour élire une Assemblée constituante légitime et souveraine. La Constitution sera ensuite amendée pour faire de la langue amazighe une langue officielle. L'ouverture des dossiers politiquement lourds sera opérée pour tourner la page de la tragédie nationale. Louisa Hanoune a plaidé également pour la réinstauration du socialisme, cher à son modèle Trotski, la révision des Accords d'association que l'Algérie a conclus avec des partenaires étrangers et la récupération de l'argent placé à l'étranger pour relancer l'économie nationale dans ses différents volets.