La manifestation musicale la plus populaire de Suisse, le Paleo Folk Festival, qui se tient du 19 au 24 juillet, fête ses 40 ans avec environ 45 000 festivaliers chaque soir. Au programme, plus de 104 concerts et plusieurs genres musicaux, mais aussi de la musique algérienne et des musiques du monde. Les Algériens Rachid Taha et Ridan ont fait partie de ceux qui ont eu l'honneur d'ouvrir le festival. Le premier artiste n'est pas inconnu en Suisse tant sa renommée est internationale. Depuis le début des années 1980, il n'a pas cessé de convier les mélomanes à des voyages musicaux et culturels variés, métissés et bigarrés. Son passage à Nyon a drainé une foule énorme. Le deuxième, ayant choisi pour son nom d'artiste son vrai prénom, Nadir, en verlan, a fait autant. À 27 ans, ce passionné de Brassens, ou celui qui ironise en disant qu'il sera “le deuxième Patrick Bruel”, s'est imposé surtout avec ses mots redoutables et acides. Une passion de poète remontant à ses 15 ans et qui a été couronnée, l'an passé, par un album, Le Quotidien, relatant les difficultés d'un jeune Français d'origine maghrébine, l'a propulsé sur la scène publique et médiatique. Du côté du Village du monde, qui accueille chaque année des musiques venues de par le monde, cette année est consacrée, après l'Afrique et l'Amérique latine, aux musiques orientales. “D'Istanbul à Bollywood ! Toutes les rencontres !” tel est le titre de la programmation qui a enchanté les festivaliers. Durant les premiers jours, les festivaliers ont découvert l'emblématique Ravi Shankar et l'envoûtant ensemble Al Kindi d'Alep, plus connu sous le nom des Derviches Tourneurs. Après ces Soufis, le groupe palestinien, le trio Joubran, composé de trois frères originaires dune famille de musiciens de Nazareth, a joué et raconté la Palestine avec des “oud”. Le trio a navigué entre la musique classique arabe et les explorations rythmiques en passant par des improvisations jouissives et “des allusions très furtives au flamenco”. Ce qui a fait de ces frères, des étoiles scintillant dans le ciel de toutes les nationalités et les cultures. Les festivaliers ont ont pu les écouter et contempler avec jubilation. Dans les diverses interviews données, ils ont crié que “l'oud” est leur arme de combat pour la libération de la Palestine. Tahar HOUCHI