De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Avec son immense territoire et la diversité des pratiques culturelles, Tlemcen s'apprête à accueillir dans les meilleures conditions la 4ème édition du Festival national du hawzi, et ce, durant la deuxième semaine du mois de juillet (du 13 au 19 juillet). Avec la participation d'une vingtaine de troupes musicales représentant plusieurs régions du pays et dont la majorité entrera en compétition (11 troupes en compétition et 5 hors compétition), cette manifestation culturelle sera marquée par une palette musicale et artistique foisonnante… de quoi ravir les plus exigeants. Au programme de ce nouveau rendez-vous de la musique hawzie, plusieurs chanteurs de renom viendront bercer l'auditoire et animer les soirées d'été de la capitale des Zianides. Il s'agit, a-t-on indiqué lors d'une conférence de presse animée par MM. Hamdi et Bendimred, de Toufik Belghabrit, Nesrine Ghanim et de Meriem Ben Allel. Près d'une vingtaine de concerts figurent au programme de cette édition qui ne manquera certainement pas de faire découvrir d'autres talents excellant dans l'exécution et l'interprétation de cette musique séculaire. Pour cette édition, a-t-on expliqué, les participants doivent utiliser les paroles des célèbres poètes cheikh Saïd el Mandassi, et El Hadj Ahmed Triki dans leurs chansons, et ce, pour encourager davantage la créativité, mais aussi, et surtout, la recherche dans le domaine du patrimoine immatériel. Les conférenciers ont noté que, sur le plan mélodique, le hawzi a été influencé par l'héritage musical andalou avec son système de noubate, et que les grands maîtres de la première école du hawzi demeurent incontestablement Ahmed Triki et Saïd Al Mandassi, tout en précisant que la musique hawzie a été d'une grande influence sur le chaabi et continue de jouir d'une attention particulière comme le témoigne le Festival national du hawzi qu'abrite depuis quatre ans la wilaya de Tlemcen, avec la participation de plusieurs associations venant de différentes régions du pays, où elles contribuent à perpétuer ce genre musical. Le hawzi est interprété, dans une poésie dialectale imprégnée du langage populaire, et il demeure ancré dans la capitale des Zianides, fera-t-on remarquer lors de cette conférence de presse. Le festival proposera également des conférences-débats sur cette musique, selon M. Hamdi qui précise que le programme compte deux conférences, à savoir «l'art du hawzi entre Tlemcen et Constantine». La première conférence sera présentée par Bakhouche Hocine, alors que la seconde sera présentée par Ahmed Amine Dellai qui parlera de «Saïd el Mandassi le poète». Ainsi, fidèle à sa philosophie et à l'idée de sa création, le Festival de la musique hawzie continue son exploration du patrimoine artistique porté par cette musique. Cette année, cette rencontre nationale rendra un hommage particulier Hadj Ghafour, Cheikh Darsani Kaddour et Salah Boukli. Le Festival du hawzi constitue chaque été un moment privilégié où règne l'esprit de la diversité. Là est assurément l'une des principales originalités de cette manifestation. Cela dit, festivals et événements en tous genres contribuent au rayonnement de la culture algérienne, et à Tlemcen, faut-il le noter, depuis de nombreuses années se tiennent des rassemblements artistiques et culturels touchant toutes les disciplines auxquels participent les artistes d'ici et d'ailleurs. Selon les organisateurs, tout est prêt pour réussir cette 4ème édition du festival, en lui offrant non seulement une dimension artistique certaine, mais aussi une dimension sociale et éducative qui contribuera à la promotion et la socialisation de cette musique. Cette manifestation culturelle d'une semaine se veut une occasion pour promouvoir les différentes formes de la musique hawzie, tout en favorisant sa diffusion, et en encourageant de ce fait la créativité dans ce domaine. Placée sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture, ce festival se propose ainsi de mettre à l'honneur des genres artistiques authentiques et ancrés dans le quotidien des habitants de la ville de Tlemcen, qui a connu de célèbres chanteurs et musiciens dans ce genre musical, à l'instar de cheikh Larbi Bensari, cheikha Tetma et Abdelkrim Dali. Selon les organisateurs, cette manifestation se veut également un rendez-vous annuel pour contribuer au développement et à la valorisation du patrimoine culturel et artistique hawzi en tant que composante essentielle de la culture tlemcénienne connue pour sa richesse et sa diversité. «Ensemble, nous allons vivre de grandes émotions musicales dans la joie et l'amitié», a-t-on indiqué auprès du commissariat du festival. Cet événement offre un espace de rencontre entre les artistes et constitue un carrefour artistique permettant aux participants de faire connaître leur créativité et de donner la pleine mesure de leurs talents. Il est à noter, comme l'ont expliqué des chercheurs dans le domaine, que le genre poético-musical dit «hawzi» est né à un moment important de l'histoire de la vieille cité et de son évolution. L'éponyme «hawzi» est un terme référent qui désigne un genre poético-musical né à la périphérie de la musique andalouse. La connotation spatiale du terme trouve, à notre avis, son sens dans le rapport qu'il a avec la musique d'origine andalouse ; le «hawzi» étant une expérience musicale d'extraction locale, pur produit des poètes et musiciens du cru de Tlemcen qui ne sera, d'ailleurs, que plus tard labellisée de genre dérivé à la musique andalouse…»