Cet ensemble mettra en évidence les musiques et sons traditionnels du pourtour méditerranéen, pour faire connaître les richesses musicales de cette partie du monde. C'est lundi dernier que s'est ouvert la 5e édition du Festival international des musiques «Nuits de la Saoura». Un évènement qui réveille le passé de cette ville de Beni Abbès, riche par son histoire, son patrimoine et sa palmeraie, reconnue aux yeux du monde. Ce festival fut initié en 1991 avec les musiciens du groupe El Hillal. Malgré des liens réguliers et fidèles avec les artistes algériens, les créations Nuits Métis n'avaient jamais pu être présentées en Algérie. De cette frustration est né le rêve fou d'organiser une édition du festival et un chantier jeune sur trois ans afin de créer une résidence d'artistes, un lieu de répétition musicale et le siège social de l'association «Hillal la Saoura». L'expérience de l'association et la forte mobilisation de la population de Beni Abbès a permis à ce projet de devenir un grand rendez-vous annuel au coeur du Sahara algérien! Ainsi, il est l'occasion pour le public amateur et curieux d'apprécier à leur juste valeur les spécificités (formes d'expressions et instruments musicaux) d'un art populaire ancestral d'une immense richesse que le Festival entend promouvoir à travers diverses activités culturelles. Ce Festival réunira jusqu'au premier janvier, les ténors et défenseurs de l'authenticité de cette musique des cimes, qui animeront des spectacles pour le plus grand bonheur des festivaliers et des habitants de cette région qui pourront ainsi se remémorer les rythmes et sons qui ont accompagné leurs aïeux. Pour cette édition qui s'est ouverte lundi dernier, cette cérémonie d'ouverture a su créer, ambiance et enthousiasme parmi les nombreux festivaliers présents à animer, comme il se doit, la grande cité de Beni Abbès, par un imposant défilé des troupes et artistes participants qui ont mis en exergue les différentes expressions folkloriques mais aussi lyriques de la région, en présence de milliers de touristes, nationaux et étrangers, charmés par autant de couleurs des spectacles et d'élégance des artistes. Toutefois, on déplore l'absence des artistes africains habitués à prendre part au festival depuis sa première édition en 2003. La chorale des enfants de l'association El Hilal a eu l'honneur d'ouvrir le bal au centre culturel de la ville, en présentant plusieurs chansons de son répertoire. La place du centre-ville, conçue en forme de théâtre en plein air, a connu une affluence remarquable pour le concert de la troupe Samba Depraca Saragossa (Espagne), suivie tard dans la nuit par les troupes de Karkabous de Ouargla et de Zamar Bouali d'Adrar. Le programme de cette cinquième édition des «Nuits de la Saoura», prévoit quotidiennement des défilés avec des salves de baroud à travers la ville comme est la coutume dans cette région. De plus, une soirée animée par l'artiste française Plume en compagnie des Gnawas de Sidi Othmane de Beni Abbès, une représentation qui est le fruit d'une rencontre entre cette artiste et des jeunes musiciens Diwane de Beni Abbès. Plusieurs mélomanes présents à Beni Abbès veulent découvrir cette fusion musicale entre ces artistes issus de deux cultures différentes. «Accord de cordes», autre ensemble de musiciens algériens, tunisiens et français, présents au festival, animera, pour sa part, un concert durant le festival. Cet ensemble mettra en évidence les musiques et sons traditionnels du pourtour méditerranéen comme contribution pour faire connaître les richesses musicales de cette partie du monde, et constituera l'une des curiosités artistiques de cette manifestation. En marge des représentations musicales, diverses autres activités sont projetées, notamment des résidences d'échanges entre artistes, des rencontres-débats sur les musiques traditionnelles, la réhabilitation d'une habitation traditionnelle pour en faire une maison d'artistes, en plus de circuits touristiques pour faire découvrir aux participants les différents sites historiques, archéologiques et naturels de la perle de la Saoura Beni Abbès.