Suite à un mouvement de grève illimitée des travailleurs des mines de l'Ouenza — ils devaient reprendre le travail jeudi —, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar subit une rupture de stocks de minerai de fer qui risque d'affecter durablement sa production. Ainsi, les installations du site industriel ont été momentanément mises à l'arrêt, cinq jours durant, avant de redémarrer dans l'incertitude mardi dernier en fin de journée. Visiblement contrarié par cette situation indépendante de la volonté de l'encadrement de l'usine, le P-DG de Sider, Chemseddine Maâtallah, dit craindre le pire pour les semaines à venir. "La production a repris mardi après-midi après la remise en marche du haut-fourneau, mais nous ne disposons actuellement que d'une toute petite quantité de matières premières, juste de quoi tenir une dizaine de jours en attendant la reprise des approvisionnements depuis les mines, qui est de l'ordre de 7 000 tonnes de minerai brut par jour", se plaint ce responsable. Chemseddine Maâtallah ne manquera pas de signaler les contraintes que causent ces ruptures au haut-fourneau notamment, dont la température doit être maintenue à un niveau de sécurité acceptable. Et de rappeler que le minerai est acheminé par rail depuis ces deux gisements dans le cadre d'un accord contractuel entre les deux mines et le complexe, qui inclut également un approvisionnement par camions pour atteindre les 7 000 tonnes/jour. Nous apprenons, par ailleurs, que la grève observée par les travailleurs de la société des mines de fer de l'Est, depuis le 31 mars dernier, risque de perdurer. Le directeur de la MFE assure que les travailleurs de ces deux mines n'auraient pas respecté leurs engagements en reniant le contrat social entériné, en février dernier, en toute connaissance de cause par leurs représentants syndicaux. Ce dernier rappelle que les travailleurs ont bénéficié d'une augmentation de salaire de 9 000 DA et devaient assurer la stabilité au niveau des sites miniers pendant 36 mois au moins. "Nous avons engagé de nouveaux pourparlers avec le syndicat et nous espérons qu'une solution durable sera trouvée à l'issue de ces rencontres, autant pour notre société que pour nos partenaires qui ont subi les contrecoups de cette grève illimitée." A. Allia