Durant toute la matinée et en début d'après-midi d'hier, le complexe sidérurgique El Hadjar était en effervescence. Outre un arrêt du Haut-Fourneau à titre préventif pour sécuriser l'installation confrontée à un début de rupture de stock de minerai, il y avait également une grève. Il ressort de diverses informations recoupées que 4200 agents des deux sexes ont débrayé ; Composant une bonne majorité des effectifs en poste, ils avaient pris position devant le siège de la direction générale pour scander leur refus d'être, au plan syndical, représentés par l'actuel secrétaire général du syndicat UGTA. C'est dire que le siège de la direction générale et ses alentours dans l'enceinte du complexe ont été totalement paralysés. Ce qui a nécessité l'intervention du directeur général ChemsEddine Maatalah. Pris de colère à la vue du rassemblement très imposant de ses effectifs et de ce qui paraissait être l'arrêt de la production, ce responsable est sorti de ses gongs. Il a apostrophé les travailleurs auxquels il a ordonné de reprendre le travail. Ce responsables ne s'est pas arrêté à ce niveau d'intervention. Selon de nombreux témoignages, il aurait invectivé des cadres et travailleurs pour leur imposer de reprendre leur poste de travail. N'était l'intervention de quelques sages, le DG du complexe en serait venu aux mains avec plusieurs travailleurs. Il y avait de quoi atteindre cette situation au regard des contraintes créées par la situation de grève générale d'une part et d'autre part, par la raréfaction du minerai de fer destiné à la production journalière du Haut Fourneau et de là des installations dont les aciéries et les laminoirs. Il faut dire que des 2600 tonnes jour que le complexe sidérurgique El Hadjar devait produire, ce stock a baissé pour devenir très insignifiant. D'où l'alerte donnée depuis plusieurs jours. Alerte hautement justifiée quand on sait qu'à lui seul le haut fourneau nécessitait un stock de sécurité permanent de 40 jours pour espérer maintenir cette installation en état de fonctionnement. D'où les virulents échanges de propos entre Chemseddine Maatalah et les travailleurs. Ces derniers ne voulaient pas entendre parler de reprise de travail d'autant que, faute de minerai indisponible, le stock existant était limité à un rôle préventif étalé sur 40 jours. C'est, du reste, ce qu'avait affirmé, ChemSeddine Maatalah à nos confrères de l'APS. La situation de baisse du stock de minerai date depuis plusieurs mois. Elle fait suite à divers engrenages face auxquels l'entreprise Sider parait être impuissante. Ce qui, d'une certaine manière, excite la nervosité des travailleurs. Notamment ceux du Haut Fourneau pour lesquels cette installation, poumon de la production du fer et de l'acier, est indissociable des activités de tout le complexe. Ce que précise la même source lorsqu'elle affirme que : «La baisse des stocks de minerai de fer au complexe sidérurgique El Hadjar est générée par les perturbations enregistrées sur le rythme de l'acheminement de ce minerai des mines de l'Ouenza et Boukhadra dans la wilaya de Tébessa». Il faut dire que ce problème perdure depuis des années sans que l'entreprise à travers la société des chemins de fer algériens et les usagers de cette ligne ferroviaire ne cherchent une quelconque solution. Vieille de plusieurs dizaines d'années, cette ligne que l'on bricole de temps à autre, n'est plus apte à permettre un quelconque transport que ce soit celui du minerai, des marchandises et des voyageurs. Ce qui n'a pas pour autant imposé la recherche de solutions pour une plus grande maîtrise des activités de cette voie ferrée. Et pourtant son utilité a été largement mise en relief avec le transport inter wilaya qu'elle assure y compris dans le cadre des exportations. L'autre motif dû à la baisse des stocks de minerai au complexe El Hadjar est la grève qui a caractérisé la ligne reliant les mines de Ouenza et Boukhadra toujours dans la wilaya de Tébessa. Tel est en tout cas l'avis du directeur général de Sider. Il a également justifié cette baisse de minerai par le déraillement du train de minerai de la SNTF reliant les mines de Ouenza à Boukhadra et Tébessa ; Ces trois étapes ferroviaires ont connu des ralentissements de leurs activités générées par les grèves qui ont caractérisé le pays. Le DG a également signalé le déraillement généré par les dernières fortes pluies sur le ligne ferroviaire Annaba/Tébessa et, sur le tronçon de voie ferrée Ouenza Boukhadra dans la wilaya de Tébessa, Le 1er responsable de Sider qui semble s'être laissé emporter par un énervement, a affirmé que l'arrêt du haut fourneau sera maintenu jusqu'à la constitution du stock de réserve nécessaire au fonctionnement de ce dernier. Il a par ailleurs précisé que les activités de production dans les aciéries se poursuivent normalement Il a argumenté la disponibilité des réserves nécessaires pour le fonctionnement de ces mêmes installations. Dans les autres domaines, le même DG qui refuse tout contact avec les représentants des autres titres de presse avec les conséquences que l'on sait, a relaté l'arrêt auquel a été confronté le haut fourneau du complexe sidérurgique El Hadjar. C'était en janvier et février dernier. Il avait été déclenché par les travailleurs revendiquant un contrat de travail à durée indéterminée. Dans son communiqué, le DG de Sider indique que le complexe Sider- Al Hadjar emploie actuellement 4 500 travailleurs. Il produit 700 000 tonnes d'acier.